AFP
WASHINGTON – Les Etats-Unis ont accordé mardi un satisfecit à la Libye pour sa décision de se conformer aux traités internationaux de contrôle des armements, tout en dénonçant l’Iran qui « a violé » le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Dans son dernier Rapport sur le respect des Traités, le département d’Etat estime que « l’événement le plus significatif depuis la publication du précédent rapport en juin 2003 est la décision historique de la Libye, le 19 décembre 2003 », de renoncer à ses programmes d’armement nucléaire, stratégique et chimique.
En revanche, selon ce rapport couvrant les années 2002, 2003 et 2004, « l’Iran cherche à fabriquer des armes nucléaires et a cherché et obtenu une assistance extérieure dans ce but, en violation de l’article II du TNP ».
L’article II du TNP, dont Téhéran est signataire, stipule que les Etats s’engagent à ne pas fabriquer des armes nucléaires ni à rechercher l’assistance d’un pays tiers pour fabriquer des armes nucléaires.
Le document publié à quelques jours d’un rapport crucial sur l’Iran de l’Agence internationale pour l’Energie atomique (AIEA), justifie ses conclusions par « l’étendue des efforts nucléaires iraniens, le secret et la dissimulation qui ont présidé à son développement depuis près de 20 ans, ses canaux d’approvisionnements redondants et subreptices, l’échec persistant de l’Iran à se conformer à ses engagements envers l’AIEA (…) et l’absence de justification économique raisonnable pour ce programme ».
Le rapport américain montre également du doigt la Corée du Nord qui, pendant la période sous revue, « a violé pendant une longue durée et de façon continue » ses engagements envers le TNP. Pyongyang s’est depuis retiré du TNP.
Toutefois, en faisant référence à la Libye, un haut responsable du département d’Etat s’est félicité que pour « la première fois, nous pouvons inclure une importante bonne nouvelle dans ce rapport ».
« C’est très important, parce qu’au moment où nous sommes confrontés aux violations de plusieurs autres pays, notamment l’Iran et la Corée du Nord, cela nous donne un modèle qui nous permet de dire: il n’est pas déraisonnable de demander à un pays de revenir à ses engagements », a précisé ce haut responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
« Je suis beaucoup plus optimiste que beaucoup d’autres sur la possibilité de contraindre des violateurs intentionnels à respecter les traités », a souligné ce haut responsable américain, au moment où Washington tente de convaincre Pyongyang et Téhéran à renoncer à leurs programmes nucléaires.
« Je ne l’aurais peut-être pas été autant il y a quelques années. Mais le cas de la Libye est important et l’attention que la communauté internationale accorde au cas de l’Iran est importante aussi », a-t-il conclu.
Le rapport du département d’Etat, qui est officiellement destiné au Congrès américain, cite d’autres pays parmi les violateurs des traités internationaux de contrôle des armements, notamment la Chine, la Russie, la Syrie, Cuba ou encore le Belarus.
Mais les accusations américaines sont moins dures envers ces pays qu’envers Téhéran et Pyongyang, faisant état de « doutes » ou de « déclarations incomplètes ».