TEHERAN, 6 sept (AFP) – Le parlement iranien pourrait demander au gouvernement de cesser d’appliquer le protocole additionnel, qui autorise des inspections surprises des sites nucléaires iraniens si les Occidentaux utilisent la menace contre l’Iran, a déclaré mardi un député.
« Lors d’une réunion urgente, les membres de la Commission des Affaires étrangères du parlement ont affirmé que si (les Occidentaux) veulent priver l’Iran de ses droits en utilisant les pressions politiques, il faudra prendre les décisions adéquates notamment l’arrêt des inspections ou encore l’arrêt de l’application du protocole additionnel », selon Kazem Jalali, le porte-parole de la commission, cité par la presse.
M. Jalali a affirmé que « si le protocole additionnel, au lieu d’être utilisé pour établir la confiance, était exploité contre l’Iran, il faudrait alors cesser son application ».
Il a toutefois ajouté que les membres de la commission avaient insisté sur la volonté de l’Iran « de poursuivre les négociations ».
L’Iran a signé fin 2003 le protocole additionnel et a accepté de l’appliquer volontairement en signe de bonne volonté. Mais le parlement iranien ne l’a pas encore ratifié.
Le protocole additionnel au Traité de non prolifération (TNP) permet des inspections surprises des sites nucléaires des pays signataire.
Malgré les résolutions du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran a annoncé le 8 août dernier la reprise des activités de conversion d’uranium suspendues depuis novembre 2004 en vertu d’un accord avec l’Union européenne.
Dans son dernier rapport connu vendredi soir, l’AIEA affirme que l’Iran n’a pas respecté la date-butoir du 3 septembre, fixée par l’agence pour arrêter la conversion d’uranium.
Le Conseil des gouverneurs de l’AIEA doit se réunir le 19 septembre prochain pour examiner le dossier iranien.
Les trois grands pays européens (France, Grade-Bretagne, Allemagne), qui négocient avec l’Iran depuis près de deux ans un accord sur le nucléaire, ont exigé que l’Iran cesse ses activités de conversion pour reprendre le dialogue avec Téhéran.
Les Etats-Unis et les pays européens menacent d’envoyer le dossier iranien au conseil de sécurité des Nations unies si Téhéran refuse de revenir sur sa décision de reprendre ses activités nucléaires ultrasensibles.