TEHERAN, 11 sept (AFP) – Le nouveau chef de la diplomatie iranienne a assuré dimanche que son pays n’allait pas renoncer à sa décision de reprendre ses activités nucléaires, estimant qu’il n’existait aucune base légale pour renvoyer le dossier devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
« Il n’est pas question de revenir à une suspension des activités d’Ispahan », a dit à la presse M. Manouchehr Mottaki en référence à l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan (centre), qui a repris ses activités en août.
L’Iran a repris depuis un mois ses activités de conversion – une étape vers l’enrichissement de l’uranium – suspendues depuis novembre 2004 en vertu d’un accord avec l’UE malgré des résolutions du conseil des gouverneurs de l’AIEA.
Téhéran souligne qu’il a droit à l’enrichissmeent pour produire de l’électricité au nom du Traité de non-prolifération nucléaire.
Le ministre a également souligné qu’il n’exitait « aucune base légale pour renvoyer le dossier du nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l’Onu ».
« Ce sera un acte politique qui aura des conséquences », a souligné le ministre dans sa première conférence de presse depuis sa nomination à ce poste en août.
« Il est naturel qu’un tel évènement (le renvoi du dossier devant le Conseil de sécurité) aura des conséquences. Mais à ce stade, je ne veux pas discuter de ce que seront les répercussions », a ajouté M. Mottaki exprimant de nouveau la disposition de son pays à « poursuivre sans conditions les négociations avec les Européens » sur ce dossier.
Selon un document interne dont l’AFP a eu connaissance vendredi, l’Union européenne s’est dit prête à demander un transfert du dossier nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’exprimer « clairement son inquiétude » sur les activités nucléaires de l’Iran.
Ce texte confirme la position affichée par les trois puissances de l’UE négociant avec Téhéran – Allemagne, France et Grande-Bretagne (UE3) -, l’Iran refusant d’arrêter la conversion d’uranium, comme lui demandent les Etats de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les pays de l’UE3 « estiment que la question doit être résolue au plan diplomatique, mais ils sont convaincus que cela ne sera possible que si la communauté internationale envoie un signal clair d’inquiétude à Téhéran et lui demande de revenir à la table des négociations », selon ce document.