Iran Focus, Téhéran, 27 novembre Dimanche, lIran a confirmé que lUnion européenne avait abandonné sa condition préalable à la reprise des pourparlers avec Téhéran sur son programme darmes nucléaires présumé, tandis que les responsables du pays et les médias officiels voient le repli européen comme « une grande victoire pour la position inflexible du président [Mahmoud »> Ahmadinejad ».
Le Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) iranien dit avoir reçu une lettre des ministres des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, de France et dAllemagne indiquant quils désiraient reprendre les négociations là où ils les avaient laissées en août.
Le Britannique Jack Straw, le Français Philippe Douste-Blazy et lAllemand Frank Walter Steinmeier répondaient à une lettre du secrétaire général du CSSN iranien, Ali Laridjani, qui avait proposé de reprendre les discussions à condition que lIran continue de mener ses activités de conversion duranium, condition que les trois Européens avaient dabord rejetée pour finalement laccepter à contrecoeur.
Les ambassadeurs des trois pays ont remis cette lettre à Téhéran à loccasion dune réunion dimanche avec le secrétaire général adjoint du CSSN, Javad Vaïdi, daprès une déclaration du CSSN.
Lagence de presse officielle iranienne IRNA a rapporté que la réponse de lUE « marque un retour sur leur position précédente où la reprise des négociations avait pour condition que lIran suspende à nouveau ses activités denrichissement duranium ».
Les membres du Majlis (parlement) à majorité radicale ont fait léloge du président radical ultra islamiste Ahmadinejad pour sa « position inflexible et résolue » qui a mené au repli de lUE.
« La position de lIran dans les pourparlers nucléaires se renforce de jour en jour », a déclaré Saïd Abutaleb, un député ultraconservateur du Majlis, à lagence de presse ISNA. « Nous devons la dernière déclaration du conseil des gouverneurs de lAIEA à la fermeté du président Ahmadinejad dans son discours à lAssemblée générale des Nations Unies, à la diplomatie active de notre pays et à la résolution du Majlis de reprendre les activités nucléaires si le dossier était envoyé au Conseil de Sécurité. »
« Cest la preuve que si nous adoptons une position ferme avec les Européens et les Américains, et si nous sommes unis dans nos rangs, nous les forcerons à battre en retraite », a affirmé Abutaleb.
« Ceci constitue un tremplin pour dautres victoires diplomatiques sur le front nucléaire. Dans la prochaine étape, nous devons reprendre les activités denrichissement duranium à Natanz et produire également davantage de yellow cake », a ajouté le député.
Un autre député, Ahmad Avaï, a acquiescé.
« LEurope et les États-Unis se sont aperçus quils ne pouvaient pas sadresser à lIran avec le langage de la force, les menaces et lintimidation », a dit Avaï. « Nous avons créé un environnement plus favorable à nos intérêts dans les négociations nucléaires. »
Parviz Soruri, un député influent du Majlis, ancien commandant des gardiens de la révolution et un allié clé du président Ahmadinejad, a déclaré à ISNA que « les Américains et les Européens se sont rendus compte que sils faisaient comparaître lIran devant le Conseil de Sécurité, cela engendrerait un choc énorme pour le marché du pétrole et léconomie mondiale, et quils ne sont pas capables damortir ce choc ».
Mercredi, le quotidien dÉtat Kayhan, qui rapporte la position du guide suprême dIran, layatollah Ali Khamenei, sest vanté de cette victoire après la « dérobade de lUE ».
« Avec la certitude que les États-Unis et lUnion Européenne nont pas dautre atout en poche, lIran ne doit accepter la poursuite des négociations quà la condition que celles-ci portent sur la reprise des activités denrichissement et une date précise pour ce faire », a précisé léditorial du journal.