Reuters, Koweït, 17 avril LIran a lintention de continuer denrichir de luranium, a déclaré lundi linfluent ancien président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani, tandis que les inquiétudes se font de plus en plus grandes quant à une éventuelle action militaire des USA contre le programme nucléaire de Téhéran.
« La République islamique dIran na pas lintention darrêter », a-t-il répondu lorsquon la interrogé sur le succès de lIran à mener lenrichissement de luranium.
« La République islamique désire poursuivre sur la même voie », a-t-il déclaré aux journalistes au Koweït à loccasion dune visite dans cet Etat du Golfe.
La semaine dernière, lIran a annoncé avoir enrichi de luranium afin de lutiliser dans des centrales électriques, alimentant ainsi le conflit diplomatique avec lOccident qui suspecte Téhéran de tenter de fabriquer la bombe atomique. LIran prétend vouloir avoir accès à lénergie nucléaire pour générer de lélectricité.
Rafsandjani, dont les commentaires ont été traduits par un interprète, a déclaré que selon lui, les Etats-Unis nattaqueraient pas lIran.
« Nous sommes certains que lAmérique ne créera pas une situation aussi difficile », a-t-il ajouté. « Mais si (lIran) est victime dune agression , alors nous devrons subir les conséquences de la guerre. »
Rafsandjani, qui préside maintenant un conseil qui arbitre les conflits législatifs iraniens, a affirmé à la presse syrienne dimanche pendant sa visite au Moyen Orient : « Nous ne négligeons en aucun cas la possibilité dune agression des Etats-Unis ; nous soulignons par ailleurs que ce ne serait ni dans lintérêt des Etats-Unis, ni dans le nôtre ».
Il a ajouté : « Ce danger va non seulement toucher la République islamique dIran, mais aussi la région et chacun dentre nous ».
Les voisins de lIran dans le Golfe ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude pour son programme nucléaire, avançant quils seraient les premiers affectés au cas où les choses tourneraient mal, que ce soit une fuite de réacteur ou une frappe militaire.
« Dans le Golfe, nous sommes préoccupés par le programme nucléaire de lIran », a déclaré Abdul Rahman al-Attiya, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, à la presse depuis le Yémen.
Au Koweït, Rafsandjani a tenté dapaiser ces craintes en affirmant que le programme nucléaire restait dans les limites du Traité de Non-prolifération nucléaire et était supervisé par lAgence internationale de lénergie atomique.
« Il sagit dun traité complet où toute tentative dinfraction est impossible », a-t-il dit.
Les ambitions nucléaires de lIran sont venues sajouter aux tensions dans la région du Golfe, déjà tourmentée par linstabilité en Irak depuis la guerre menée par les Etats-Unis en 2003 qui a mené Saddam Hussein à la chute.
(Article rédigé avec la coopération de Mohamed Ghobari au Yémen)