AFP, Abou Dhabi, 22 mai – Le sultanat d’Oman et les Emirats arabes unis ont confirmé lundi que les monarchies arabes du Golfe espéraient tenir conjointement un dialogue direct avec l’Iran pour contribuer à trouver une solution au conflit sur le programme nucléaire iranien.
Le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui, a déclaré à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, en tournée dans le Golfe depuis samedi, que l’Europe pouvait compter sur l’aide des pays du Golfe pour mettre fin à la crise.
« Nous avons exprimé notre grand respect aux Allemands pour leurs constants efforts afin d’aboutir à une solution pacifique », a-t-il affirmé, ajoutant: « Nous sommes engagés à poursuivre nos étroites consultations avec l’Allemagne ».
M. Steinmeier s’est également entretenu lundi soir avec son homologue émirati à Abou Dhabi, troisième étape de sa tournée après le Koweït et Oman.
Au terme des entretiens, le chef de la diplomatie émirati a souligné que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) avait proposé en décembre de dépêcher une délégation à Téhéran pour « communiquer aux Iraniens ses craintes » concernant les éventuelles menaces environnementales d’une fuite du réacteur nucléaire de Bouchehr dans le sud de l’Iran.
« Les Iraniens doivent être patients et reconnaître nos craintes », a déclaré cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahyane.
M. Steinmeier a affirmé que ses homologues, dans les trois pays visités dans le cadre de sa tournée, l’avaient assuré qu’ils feraient « ce qui était possible et nécessaire » pour faciliter le dialogue avec Téhéran.
A Mascate, il avait estimé que l’implication des voisins de l’Iran était cruciale à ce moment sensible des négociations.
« Je crois que nous avons l’occasion de développer nos efforts conjoints pour aboutir à un accord prochainement. Ceci nécessite un message fiable de la part de l’administration iranienne (affirmant) qu’ils veulent vraiment revenir à la table des négociations », a-t-il dit.
Auparavant, le ministre omanais de l’Information, Hamad ben Mohammad ben Mohsen al-Rachidi, avait fait état de la coordination entre les pays du Golfe sur cette question.
« Il y a bien sûr une coordination » entre les six pays arabes du Golfe « pour voir s’il est possible d’avoir un dialogue afin de poursuivre la voie diplomatique avec l’Iran », a déclaré M. Rachidi.
A la question de savoir si une délégation de ces six pays du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) allait se rendre bientôt à Téhéran, M. Rachidi a répondu prudemment: « Nous sommes encore en train de discuter ».
Le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammad Sabah al-Salem al-Sabah, avait fait état dimanche de cette initiative commune.
Selon lui, les six membres du CCG ont formé une délégation conjointe chargée de parler directement au gouvernement iranien dans l’espoir de promouvoir « une coopération globale (de Téhéran) avec la communauté internationale en général et l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) en particulier ».
L’Iran affirme que son programme nucléaire a des buts purement civils, mais les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux le soupçonnent de vouloir se doter de l’arme nucléaire et lui ont demandé de renoncer à l’enrichissement de l’uranium.
Le ministre allemand visitera ensuite l’Arabie saoudite, Bahreïn et le Qatar.