AFP, Londres, 2 juin – L’Iran pourrait disposer de l’arme nucléaire dès 2010, a affirmé vendredi le directeur du renseignement américain John Negroponte, mettant en garde contre un pays qui selon lui reste « le principal Etat parraineur du terrorisme dans le monde ».
« Ils semblent déterminés à mettre au point des armes nucléaires », a-t-il déclaré sur la BBC. « Nous n’avons pas de connaissance précise, mais nous estimons qu’ils pourraient être en position de disposer de l’arme nucléaire entre le début et le milieu de la prochaine décennie, ce qui est très inquiétant (…) dans une région du monde à la situation très volatile », a-t-il ajouté.
« Il faut admettre qu’il s’agit du principal Etat parraineur du terrorisme dans le monde. Leur attitude a été un problème non seulement au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens, mais aussi en Irak », a ajouté John Negroponte, qui chapeaute les 16 agences américaines spécialisées dans le renseignement, dont la CIA.
M. Negroponte s’est refusé à spéculer sur la suite des événements.
« Il y a actuellement une proposition sur la table adressée à l’Iran, et nous devons attendre la réaction du gouvernement iranien », a-t-il dit.
Jeudi, lors d’une réunion à Vienne, les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine) et l’Allemagne ont finalisé une offre commune à Téhéran, mêlant mesures incitatives et répressives pour tenter d’obtenir que l’Iran abandonne son programme d’enrichissement de l’uranium.
En dépit des dénégations de Téhéran, les Occidentaux craignent qu’il soit utilisé à des fins militaires.
Washington a également répété jeudi qu’il était prêt à négocier directement avec Téhéran, s’il suspend préalablement son enrichissement d’uranium.
Interrogé par ailleurs sur la fiabilité des informations dont disposent les Etats-Unis quant au programme nucléaire iranien, M. Negroponte a affirmé qu’en matière de renseignement, les Etats-Unis avaient « appris de nombreuses leçons après le 11-Septembre et après certaines des erreurs commises avant la guerre en Irak en liaison avec les armes de destruction massive. Je pense que nous avons amélioré la qualité de nos analyses », a-t-il dit.