Reuters, 23 juin – L’Iran pourrait accepter de renoncer à enrichir son uranium uniquement dans le cadre de pourparlers avec les grandes puissances internationales, a déclaré Javad Vaidi, n°2 du Conseil suprême de sécurité nationale de la République islamique, qui a rejeté toute condition préalable.
Le négociateur iranien a précisé que son gouvernement prenait son temps pour répondre aux propositions de la communauté internationale visant à réfréner ses ambitions nucléaires « et ce pour maximiser les chances de succès de cette offre ».
C’est apparemment la première fois que Téhéran laisse entendre qu’il pourrait geler l’enrichissement de son uranium mais l’insistance mise par l’Iran pour que cette mesure intervienne après des négociations a toute les chances d’être rejetée.
« L’Iran estime qu’une suspension de l’enrichissement de l’uranium n’est pas une condition préalable à des pourparlers et ne serait, au mieux, que le résultat de ces négociations », a déclaré Javad Vaidi dans un discours prononcé à Vienne devant une fondation conservatrice.
« Des négociations sans préalables sont la seule voie pouvant mener à un règlement pacifique de la crise ».
Dans la journée, la Maison blanche avait déclaré que les Etats-Unis souhaiteraient que l’Iran réponde à l’offre des Six sur son programme nucléaire avant le sommet du G8, du 15 au 17 juillet à Saint-Pétersbourg.
« Il serait efficace et utile que nous disposions d’une réponse et que nous sachions où en sont les Iraniens avant ces réunions. Cela ferait progresser le processus de négociation », a déclaré à la presse le conseiller national à la sécurité, Stephen Hadley.
JUSQU’AU 22 AOUT
Le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, a de son côté annoncé qu’il espérait rencontrer la semaine prochaine le principal négociateur iranien dans le domaine nucléaire, Ali Laridjani.
« Je puis vous dire que je m’attends à rencontrer M. Laridjani dans les prochains jours, probablement la semaine prochaine », a déclaré à la presse le Haut Représentant de l’UE pour la Politique étrangère et de sécurité commune.
C’est à Ali Laridjani, qui dirige le Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran, que l’offre des Six – les Cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, plus l’Allemagne – avait été présentée début juin.
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avait annoncé dans la matinée que l’Iran réfléchissait sérieusement à l’offre présentée par les Six pour amener Téhéran à renoncer à son programme d’enrichissement d’uranium.
Il a toutefois précisé après un entretien avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qu’il doutait que Téhéran ne donne une réponse avant le sommet du G8 en Russie.
Mercredi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait annoncé que l’Iran se donnait jusqu’au 22 août pour passer en revue les mesures présentées par les grandes puissances.
Les grandes puissances avaient réagi en réaffirmant que l’Iran avait des semaines, et non pas des mois pour donner sa réponse aux propositions des Six.