Le Monde, 22 août – Les dirigeants iraniens, qui devaient donner leur réponse officielle, mardi 22 août, aux propositions des six grandes puissances sur le dossier nucléaire ont jugé, lundi, que cela serait « impossible ». La proposition exige notamment l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium.
Téhéran a en outre annoncé son intention de développer ses projets de production de plutonium. « Avec les progrès techniques des scientifiques iraniens et dans les conditions actuelles, la suspension est désormais impossible », a déclaré Mohamed Saidi, vice-président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique.
Auparavant, la plus haute autorité de l’Etat, l’ayatollah Ali Khamenei, avait affirmé que « dans le dossier nucléaire et dans d’autres dossiers, avec l’aide de Dieu, de la patience et de l’effort, l’Iran poursuivra son chemin avec force et en recueillera les fruits ».
Le Parlement iranien pourrait entamer une procédure visant à arrêter les inspections de son programme nucléaire par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) si la pression internationale augmente et en cas de sanctions à son encontre, a déclaré, lundi, Alaeddin Boroujerdi, le chef de la commission des affaires étrangères et de la sécurité nationale du Parlement. « Si les Européens agissent de manière précipitée et ignorent les droits du peuple iranien (en matière nucléaire), les inspections n’auront plus lieu d’être », a-t-il expliqué.
M. Boroujerdi n’a pas voulu dire si les caméras installées par l’AIEA pour surveiller les sites nucléaires iraniens seraient également visées par cette loi.
« DATE BUTOIR »
En réponse à ces déclarations, le président américain George Bush a réclamé lundi que le Conseil de sécurité de l’ONU décide rapidement de sanctions contre l’Iran si ce dernier n’accepte pas de suspendre l’enrichissement d’uranium à l’expiration de la date butoir du 31 août, fixée par le Conseil de sécurité.
« Il est bon d’avoir des dates butoirs, mais ce qui compte vraiment, c’est la volonté », a déclaré M. Bush lors d’une conférence de presse. « Si les gens se moquent du Conseil de sécurité des Nations unies, il faut que cela ait des conséquences », a-t-il ajouté.
Les prix du pétrole ont rebondi, lundi, à l’ouverture du marché new-yorkais, les courtiers craignant des sanctions économiques contre l’Iran. – (AFP.)