Liberation.fr, 21 septembre -Le président iranien a déclaré jeudi, au siège de lONU, qu’il ne souhaitait pas «acquérir la bombe nucléaire»… après avoir défendu deux jours plus tôt sa politique d’enrichissement de l’uranium.
Le président iranien a alterné le chaud et le froid lors de sa visite à New York, mardi, mercredi et jeudi. «La réalité est que nous n’avons pas besoin de la bombe atomique, contrairement à ce que certains pensent», a déclaré Ahmadinejad lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU, où il participait au débat annuel de l’Assemblée générale. «Nous ne cherchons pas à acquérir la bombe nucléaire, que ce soit clair.»
Lors de la même conférence, le président iranien a estimé jeudi que les discussions avec l’Union européenne sur le nucléaire allaient «dans la bonne direction» et n’a pas exclu que ces pourparlers abordent une éventuelle suspension par Téhéran de l’enrichissement d’uranium. «C’est une voie constructive à prendre», à condition que cela se fasse «dans des conditions équitables», a-t-il ajouté.
Dans son discours devant l’Assemblée mardi, le président iranien avait pourtant défendu la politique d’enrichissement d’uranium de son pays, une technique qui peut mener à la production d’armes nucléaire. De plus, si les propos de jeudi vont dans le sens de l’apaisement entre l’Iran et la communauté internationale, ceux qu’a tenu mercredi soir Ahmadinejad à d’anciens diplomates et hommes politiques américains semblaient plus durs.
Que ce soit à propos du nucléaire ou de la Shoah, que le président iranien ne cesse de présenter comme un mythe depuis son arrivée au pouvoir l’an dernier. Robert Blackwill, ancien adjoint au conseiller national à la sécurité de George Bush, a émis de sérieux doutes sur la possibilité de négocier: «Si cet homme représente l’opinion qui prévaut à Téhéran, nous nous dirigeons droit vers une confrontation massive avec l’Iran», a-t-il dit au New York Times.
Selon David Sanger, journaliste du quotidien new-yorkais invité à assister à cette conversation, Ahmadinejad a, plusieurs fois, exprimé ses doutes sur les preuves de la Shoah, se demandant pourquoi, alors que la Deuxième Guerre mondiale a fait 60 millions de morts, «une telle importance est donnée à une petite fraction d’entre eux».