The Washington Times, 27 septembre Editorial Il est de moins en moins certain que le régime islamiste dIran soit bientôt sanctionné pour son attitude de défi continuelle concernant son programme darmes nucléaires.
Bill Gertz, du Washington Times, a rapporté hier que lIran et lUnion Européenne étaient proches dun accord selon lequel lIran accepterait de suspendre lenrichissement duranium pendant 90 jours. Face à linsistance de Téhéran, les négociateurs emmenés par le chef de la politique étrangère de lUE, Javier Solana, ont accepté de conserver secrète cette suspension temporaire de lenrichissement. En échange, lIran éviterait provisoirement des sanctions du Conseil de Sécurité de lONU.
Ce projet aurait le soutien de certains membres du département dEtat, qui le considèrent comme un pas vers la halte complète de lenrichissement duranium en Iran. En réalité, comme dautres membres de ladministration (principalement du bureau du vice-président et du Pentagone) lavancent de façon persuasive, cet accord a toutes les chances dentraîner les Etats-Unis dans une série de négociations très longues avec lIran qui vont apporter peu à Washington mais qui vont donner à lIran plus de temps pour développer la bombe. Cela serait en effet un piège pour les Etats-Unis, forcés à négocier contre le délai des 90 jours. Si aucun accord nétait conclu dans cette période, lIran serait vraisemblablement libre de redémarrer ses activités denrichissement duranium à la fin des trois mois. Et bien entendu, étant donné le long passé de supercheries de lIran, qui inclut presque 20 ans dactivités nucléaires secrètes, il y a de bonnes raisons de douter que Téhéran va respecter une suspension même temporaire.
Jusquà maintenant, les dirigeants iraniens nient avoir accepté un tel accord. Mais à en juger par le comportement récent des Européens, des Russes et des Chinois, Téhéran a peu de raisons de craindre des sanctions. Le Conseil de Sécurité a adopté une résolution donnant à lIran jusquau 31 août pour stopper lenrichissement, sous peine de sanctions. Téhéran a ignoré ce délai, mais 27 jours plus tard, les négociations continuent. Moscou et Pékin luttent pour reporter ou modérer les sanctions.
Tandis que M. Solana poursuit ses efforts pour mettre au point ce qui ressemble fort à un accord douteux avec lIran, de nouvelles questions se posent quant à la bonne foi de la France. Hier, le chroniqueur parisien Amir Taheri a rapporté que le président Jacques Chirac avait dit à un émissaire spécial iranien en visite la semaine dernière que lon ne devait pas exiger de lIran la suspension de lenrichissement duranium en tant que condition préalable aux négociations, et quil ne devait pas sinquiéter de la possibilité dune action militaire dans tous les cas.
En bref, il parait de plus en plus plausible que le Conseil de Sécurité soit sur le point denvoyer un signal de faiblesse et de vacillation aux mollahs.