The Washington Times, 27 septembre 2006 – De Bill Gertz – Hier, lIran a affirmé ne pas négocier actuellement larrêt temporaire secret de son programme denrichissement duranium dans le cadre de ses pourparlers actuels avec lUnion Européenne, réfutant ainsi les allégations de certaines sources de ladministration Bush qui ont déclaré au Washington Times quun tel accord était en cours de négociation.
Mohammad Saeedi, sous-directeur de lOrganisation de lénergie atomique dIran, interrogé sur larticle du Times, a déclaré que le négociateur nucléaire en chef iranien, Ali Larijani, et le haut négociateur de lUnion Européenne, Javier Solana, allaient discuter de ce qui a déjà été proposé.
« Ce nest pas le sujet des négociations futures et, comme M. Larijani la dit plus tôt, la proposition des P5+1 constituera la base des prochains pourparlers avec les représentants des P5+1 », a affirmé M. Saeedi.
« P5+1 » est une abréviation pour le groupe constitué des Etats-Unis, de la France, de la Russie, de la Chine et de la Grande-Bretagne, tous membres permanents du Conseil de Sécurité de lONU, plus lAllemagne. Ces nations ont offert à lIran une série de concessions en échange de la suspension de son programme denrichissement duranium.
Le Times a rapporté hier que des hauts responsables de ladministration Bush avaient affirmé que M. Solana était en train de négocier un accord avec M. Larijani, prévoyant que lIran suspende lenrichissement duranium pendant 90 jours et que cette initiative soit conservée secrète pour que des négociations supplémentaires puissent avoir lieu avec plusieurs nations européennes.
Les dirigeants sopposent à un tel accord car il constitue une concession de plus envers lIran qui continue de défier lappel des Nations Unies à la suspension de lenrichissement duranium, étape essentielle au développement darmes nucléaires.
Une résolution du Conseil de Sécurité avait donné à lIran jusquau 31 août pour mettre fin à son programme denrichissement, sous peine de sanctions internationales. Téhéran a ignoré ce délai, mais la diplomatie a continué.
John R. Bolton, ambassadeur américain aux Nations Unies, a déclaré que M. Solana allait mener aujourdhui même des négociations sur la crise nucléaire, mais M. Solana na fait aucun commentaire sur ces dernières discussions.
« Il va rencontrer prochainement Larijani, et je pense quil fera des déclarations à ce moment-là », a affirmé M. Bolton à la presse depuis New York.
Le porte-parole de M. Solana a refusé de faire des commentaires sur larticle du Times. Des sources diplomatiques affirment que M. Solana et M. Larijani vont certainement se rencontrer aujourdhui à Bruxelles.
Le groupe des nations a demandé que lIran suspende toutes ses activités denrichissement avant la reprise des négociations sur les avantages offerts.
Les Iraniens avancent que lenrichissement a pour objectif lalimentation de centrales à énergie nucléaire, mais les Etats-Unis et lAgence internationale de lEnergie atomique (AIEA) suspectent lIran de travailler sur un programme de développement darmes atomiques.
La Maison Blanche a déclaré que les USA ne négociaient pas la suspension secrète des activités nucléaires iraniennes. Ladministration a appelé à une suspension vérifiable, qui selon elle doit aussi être publique.
« Ce que les Etats-Unis ont toujours réclamé dans tous les cas, cest une suspension contrôlable de lenrichissement », a affirmé Frederick Jones, porte-parole du Conseil de la sécurité nationale.
Le porte-parole de lUE, Cristina Gallach, a confirmé que le haut responsable de lUE Robert Cooper et le dirigeant iranien Javad Vaeedi avaient mené des pourparlers lundi à Paris.
« Nous sommes en train de travailler sur la réunion avec Larijani, mais je ne révélerai pas la date ni le lieu de celle-ci jusquà ce quelle ait lieu », a-t-elle dit. « Nous continuons duvrer avec les Iraniens afin de créer des conditions favorables à ces négociations. »
Au département dEtat, le porte-parole Sean McCormack a déclaré que ladministration avait lespoir que lIran accepte de suspendre lenrichissement lorsque M. Larijani va rencontrer M. Solana, mais il a ajouté : « Les Etats-Unis seront absents de la table des négociations tant que la suspension demandée par lAIEA et le Conseil de Sécurité ne sera pas appliquée ».