AFP, Téhéran, 15 novembre – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé mercredi que son pays « résistera jusqu’au bout » pour défendre son droit au nucléaire, se montrant inflexible au moment où les Etats-Unis sont de plus en plus convaincus que Téhéran cherche à se doter de la bombe atomique.
« Le peuple iranien résistera jusqu’au bout pour défendre son droit au nucléaire », a déclaré M. Ahmadinejad dans un discours retransmis par la télévision d’Etat et prononcé à Sanandaj, la capitale du Kurdistan iranien.
« Grce à Dieu, le temps joue en faveur de l’Iran et chaque jour qui passe, ils (les Occidentaux) doivent faire un pas en arrière et reconnaître le droit de l’Iran alors que le peuple iranien fait un pas en avant en direction du sommet de la technologie », a-t-il ajouté.
M. Ahmadinejad avait affirmé mardi lors d’une conférence de presse que l’objectif final de l’Iran était d’installer 60.000 centrifugeuses afin de produire du combustible pour les centrales nucléaires civiles.
« Nous voulons produire du combustible (nucléaire), il faut donc aller jusqu’à 60.000 centrifugeuses, nous sommes au début du chemin », avait déclaré le président iranien.
Cette annonce « devrait être un choc révélateur pour le reste du monde », a souligné mardi le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack. « Tout cela conduit à une arme atomique iranienne, qui serait un événement extraordinairement déstabilisant dans le contexte actuel au Proche-Orient », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, en visite aux Etats-Unis, a également dénoncé le programme nucléaire iranien.
« Nous sommes parvenus au moment crucial de vérité à l’égard de l’Iran », a dit M. Olmert dans une allocution à la communauté juive nord-américaine prononcée à Los Angeles.
« Si l’Iran devient capable de produire des armes nucléaires (…) nous entrerons dans une ère nouvelle d’instabilité telle que le monde n’en n’a jamais connue », a-t-il ajouté.
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre » sans réagir, a-t-il dit.
En raison des réticences russes et chinoises, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) et l’Allemagne peinent à se mettre d’accord sur le texte d’une résolution imposant des sanctions contre les programmes nucléaire et balistique de l’Iran.
Les ambassadeurs des « six », réunis lundi à New-York, ont décidé de laisser leurs experts clarifier certains aspects très techniques du projet de sanctions débattu depuis trois semaines. Ils devaient toutefois se retrouver mercredi.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé par ailleurs dans un rapport confidentiel obtenu par l’AFP que l’Iran poursuivait son programme d’enrichissement d’uranium.
Le rapport précise également que les inspecteurs de l’agence ont trouvé des traces de plutonium dans des conteneurs sur une décharge à Karaj, à l’ouest de Téhéran.
Le représentant de l’Iran auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a estimé que ce rapport était « une nouvelle preuve que les activités nucléaires iraniennes sont pacifiques et qu’il n’y a aucune preuve qu’il y ait une déviation vers un but militaire ».
« Le rapport ajoute que l’agence peut poursuivre normalement son travail de contrôle (…) il montre qu’il n’y a aucune justification à une action du conseil de sécurité contre le programme nucléaire iranien », a-t-il ajouté.
Concernant les traces de plutonium à Karaj, M. Soltanieh a souligné que, selon le rapport, ce n’est pas une « chose nouvelle » et que « l’Iran a donné des explications ».
Dan un communiqué cité par l’agence officielle Irna, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique a affirmé que « la source cette contamination était le combustible usagé du réacteur de recherche de Téhéran qui a toujours été sous le contrôle de l’agence » et qui date de l’ancien régime impérial.