AFP, Téhéran, 15 décembre – Un important député du parlement iranien a affirmé vendredi que l’Iran pourrait limiter les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) si des sanctions sont votées contre son programme nucléaire, a rapporté l’agence Isna.
« L’adoption par le conseil de sécurité d’une résolution imposant des sanctions contre l’Iran aura pour seul résultat de préparer les conditions pour que la République islamique, dans une réaction naturelle, limite les inspections », a déclaré le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Allaeddine Boroujerdi.
La déclaration de M. Boroujerdi intervient alors que les six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) tentent de se mettre d’accord sur un texte de résolution après le refus de l’Iran de suspendre son programme d’enrichissement comme l’avait réclamé le conseil de sécurité.
Les ambassadeurs à l’ONU des six pays chargés du dossier nucléaire iranien ont indiqué jeudi qu’un accord sur des sanctions contre l’Iran pour son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium ne devrait pas intervenir cette semaine et qu’ils poursuivraient leurs discussions vendredi.
Le texte actuellement examiné prévoit l’interdiction de relations commerciales avec l’Iran dans les domaines liés à ses programmes nucléaire et balistique, ainsi qu’une interdiction de voyager et un gel des avoirs financiers à l’étranger pour certaines personnalités et entités iraniennes liées à ces programmes.
M. Boroujerdi a affirmé que « l’envoi du dossier iranien au conseil de sécurité est illégal et inacceptable ».
« L’adoption d’une résolution contre le peuple iranien aura non seulement aucun effet, mais elle renforcera notre détermination à poursuivre notre programme nucléaire civil », a déclaré pour sa part l’hodjatoleslam Ahmad Khatami, lors de la prière du vendredi à Téhéran.
« Le peuple iranien ne laissera pas les tyrans faire ce qu’ils veulent. Il réagira », a ajouté M. Khatami.
Il a aussi dénoncé les récentes déclarations du Premier ministre britannique Tony Blair, qui avait qualifié l’Iran de « menace stratégique ».
« Si en parlant de menace, vous pensez à la menace des intérêts colonialistes de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, oui nous représentons une menace. Mais l’Iran ne représente aucune menace contre les pays de la région », a ajouté le religieux iranien.