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Rice contre toute ouverture à l’Iran et à la Syrie

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The Washington Post, 15 décembre – par Glenn Kessler et Robin Wright – La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, s’est prononcée hier contre la recommandation d’un panel bipartite dictant aux Etats-Unis de demander l’aide de la Syrie et de l’Iran en Irak, affirmant que la « compensation » demandée en échange de tout accord serait bien trop élevée. Elle a avancé qu’aucun pays ne devrait avoir besoin d’incitations pour encourager la stabilité en Irak.

« S’ils ont un quelconque intérêt dans un Irak stable, ils le feront de toute façon », a déclaré Rice dans une interview avec les journalistes et rédacteurs en chef du Washington Post. Elle a affirmé qu’elle ne voulait pas troquer la souveraineté du Liban avec la Syrie ou permettre à l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire en échange de la paix en Irak.

Rice a ajouté que l’administration ne reculerait devant rien pour établir la démocratie au Moyen Orient, objectif dont l’Iraq Study Group a minimisé l’importance dans son rapport publié la semaine dernière ; mais Rice a insisté sur le fait que c’était une « question d’intérêt stratégique ». Elle a répété son engagement dans la poursuite de la paix entre les Palestiniens et les Israéliens, nouvelle initiative dont le président Bush a fait l’annonce en septembre mais qui a peu progressé depuis.

« Tenez-vous prêts. Nous allons être très présents au Moyen Orient », a dit Rice.

Dans une autre interview avec les rédacteurs en chef et les reporters du Post, John D. Negroponte, directeur du Renseignement national, a fourni une analyse de la situation en Irak quelque peu similaire au bilan morose de l’Iraq Study Group. Il a expliqué que l’insurrection irakienne se finançait désormais à l’intérieur de l’Irak « par la corruption, le trafic de pétrole et les enlèvements ».

Rice a indiqué que, malgré le tourbillon de critiques venant des experts et des Démocrates à l’égard de la politique de Bush, la révision extensive de la politique en Irak et dans la région entreprise par l’administration n’allait pas apporter de changements radicaux dans son approche. Rice a expliqué que Bush pouvait être « très expansif » en termes de révision de politique et que ce nouveau plan pouvait être considéré comme un « départ ». Mais le président n’a pas l’intention de changer radicalement aucun de ses objectifs à long terme ni son engagement en Irak, a-t-elle dit.

En effet, Rice a avancé que le Moyen Orient était réarrangé de manière à créer de nouvelles opportunités pour les Etats-Unis, ce qu’elle a qualifié à plusieurs reprises de « nouveau contexte stratégique ».

Elle a déclaré que les différents conflits au Moyen orient, tels que l’élection du Hamas dans les territoires palestiniens, le conflit entre le Hezbollah et le gouvernement libanais et l’insurrection en Irak, constituaient une « période de clarification » entre les extrémistes et ce qu’elle a qualifié d’Arabes traditionnels.

« Le temps est venu pour insister, consulter, faire pression et voir ce que l’on peut faire pour tirer profit de ce nouveau contexte stratégique », a affirmé Rice.

Mais elle a ajouté que la démocratie au Moyen Orient « ne pouvait être établie sous notre supervision » et a admis que « nous n’avons pas toujours été capables d’agir de manière efficace ». « J’accepte cette critique », a-t-elle dit.

Les commentaires de Rice sur l’Iran et la Syrie faisaient partie des plus importants qu’elle ait faits sur les recommandations du panel sur l’Irak, coprésidé par l’ancien secrétaire d’Etat James A. Baker III et l’ancien membre du Congrès Lee H. Hamilton. Le reportage indique que l’Iran a coopéré avec les USA en Afghanistan et a recommandé à l’administration « de se demander si ce modèle pouvait être appliqué à nouveau dans le cas de l’Irak ».

Bush a classé l’Iran dans l’ « axe du mal » peu après la conférence de Bonn en 2001 qui a débouché sur la formation du gouvernement afghan, étiquette qui, selon les diplomates iraniens, auraient nui à l’intérêt de Téhéran dans une coopération.

Au mois de mai, Rice a proposé de se joindre aux négociations sur le programme nucléaire de l’Iran si Téhéran acceptait de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium, mais l’Iran a refusé cette condition. Elle a ajouté que les hauts responsables syriens avaient ignoré les supplications antérieures des diplomates américains.

Negroponte a fait remarquer que l’Iran se trouvait dans une « posture défensive » il y a trois ans, lorsque l’Irak a été envahi, se demandant s’ils seraient la prochaine cible. Mais aujourd’hui, en raison de ses richesses pétrolières, a-t-il dit, l’Iran est devenu un facteur majeur au Moyen Orient.

Rice a affirmé que l’objectif de l’administration ces deux prochaines années était de donner aux Irakiens la possibilité de marginaliser les extrémistes et de créer un système modéré à même de rassembler le pays. Il se peut que la violence ne cesse pas avant la fin du mandat de l’administration, a-t-elle reconnu, mais elle espère que les Irakiens « vont parvenir à une situation tenable » d’ici la fin de 2008.

Bien que le gouvernement révise actuellement sa stratégie en proie aux troubles en Irak, les USA ne détiennent pas la clé pour résoudre les crises militaires et politiques multiples du pays.

« La solution aux événements en Irak réside à Bagdad, dans sa capacité à gérer ses propres différends politiques », a-t-elle dit. Le rôle des USA est simplement un rôle de soutien, a-t-elle précisé, se faisant l’écho du courant sous-jacent inclus dans le rapport remis à la Maison Blanche d’abandonner la mission militaire pour adopter une stratégie de réconciliation politique et sécuritaire.

Rice a déclaré que les dirigeants irakiens avaient demandé au gouvernement de faire preuve de plus de flexibilité et de déléguer plus de responsabilités au nouveau gouvernement, qui a été élu en décembre dernier et qui est entré en fonction en mai.

Rice a fait part de son soutien au Premier ministre Nouri al-Maliki mais a affirmé que l’ensemble des leaders ethniques devaient se préparer à unifier leurs communautés afin de résoudre des problèmes délicats, tels que la réconciliation politique et le désarmement des milices.

Le gouvernement a fait pression pour imposer ce message lors de réunions avec deux des plus hauts dirigeants d’Irak, Abdul Aziz al-Hakim, leader du plus grand parti chiite d’Irak, qui était à Washington la semaine dernière, et cette semaine avec le vice-président Tariq al-Hashemi, Sunnite le plus haut placé dans le gouvernement d’Irak.

« Vous ne pouvez pas demander à un Premier ministre dans une démocratie de prendre des mesures difficiles que personne ne soutiendra », a affirmé Rice.

Bien que les milices chiites et les escadrons de la mort soient responsables de la plupart des violences, Rice a affirmé qu’elle croyait que la majorité des Chiites irakiens étaient « catégoriquement » du côté de la démocratie. Le gouvernement à majorité chiite a à coeur l’identité nationale de l’Irak et ne veut pas que ce pays soit dominé par l’Iran, a déclaré Rice.

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