Bloomberg, 19 décembre Par Ed Johnson et Bill Varner Le Conseil de Sécurité des Nations Unies va voter dans les jours qui viennent pour déterminer si des sanctions vont être imposées ou non à lIran, qui refuse de stopper son programme nucléaire, a déclaré le gouvernement américain.
« Nous espérons obtenir un vote dans les jours à venir », a affirmé hier le porte-parole du département dEtat, Sean McCormack. Nicholas Burns, sous-secrétaire dEtat américain pour les affaires politiques a déclaré à Cable News Network que des sanctions seraient adoptées contre lIran « dans les prochains jours ».
Les pourparlers sur une résolution visant à faire pression sur lIran pour quil abandonne lenrichissement duranium sont bloqués depuis des mois. Le gouvernement américain, qui affirme que le régime de Téhéran a lintention de développer larme nucléaire, est en faveur dune résolution qui lempêcherait dacquérir les matériaux et la technologie pouvant être utilisés dans le développement de la bombe atomique.
La Russie, qui construit un réacteur nucléaire commercial pour lIran, soppose à une interdiction sur les voyages et à un gel des actifs pour les hauts responsables impliqués dans des activités « sensibles de prolifération ».
La secrétaire dEtat Condoleezza Rice a discuté hier par téléphone avec le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, dans le but de résoudre ces « questions en suspens », a déclaré McCormack à la presse depuis Washington. Il a refusé de préciser si des progrès ont été accomplis.
ENRICHISSEMENT DURANIUM
LIran, signataire du Traité de non-prolifération, assure que ses travaux sont destinés à lalimentation de ses centrales et a répété quil avancerait à grands pas dans son programme nucléaire bien que lONU ait fixé la date limite du 31 août pour stopper lenrichissement duranium.
Les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de lONU (les USA, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et la France), ainsi que lambassadeur dAllemagne, se sont rencontrés hier à New York pour discuter de cette résolution.
Lambassadeur chinois Wang Guangya a déclaré à la presse que linterdiction sur les voyages était un « point épineux » et quil y avait 50 pourcent de chance pour que le Conseil de Sécurité adopte le projet de résolution cette semaine. Comme la Russie, la Chine a des intérêts économiques et fait preuve de grande prudence quant à limposition de sanctions.
LIran a dissimulé son programme atomique à lagence de surveillance nucléaire de lONU, lAgence internationale de lEnergie atomique, pendant 18 ans jusquen 2003. Luranium enrichi peut alimenter un réacteur atomique ou constituer le cur dune bombe, en fonction du degré auquel il est enrichi.
LIran, qui détient la deuxième plus grande réserve au monde en gaz et en pétrole, a payé à la Russie pas moins de 1 milliard de dollars pour la construction dune centrale nucléaire à Bushehr, dans le sud-ouest de lIran, capable de générer environ 1000 mégawatts délectricité.
CHEF DU MOSSAD
LIran sera en position de construire une bombe nucléaire en 2009 au plus tôt, a déclaré Meir Dagan, chef du service de renseignement israélien, le Mossad, hier devant une commission parlementaire, a rapporté Haaretz.
Dagan a déclaré à la commission des affaires étrangères et de la défense du Knesset que lIran intensifiait ses efforts pour enrichir de luranium et avait lintention de mettre en marche 3000 centrifugeuses avant fin 2007, a affirmé le quotidien israélien sur son site Internet.
La pays va dépasser « le point de non-retour technologique » lorsque ces centrifugeuses vont fonctionner en continu pendant trois mois, aurait dit Dagan selon le journal.
LIran ne reconnaît pas Israël. Le président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que lEtat juif devait être « rayé de la carte ».