Reuters, Londres, 17 janvier Par Sophie Walker La ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Beckett, a averti lIran mercredi que son refus persistant de négocier au sujet de son programme nucléaire nétait pas « une solution sans conséquences ».
Beckett a déclaré quelle était certaine que les grandes puissances mondiales pouvaient résister ensemble aux ambitions nucléaires de Téhéran, malgré les critiques selon lesquelles les sanctions des Nations Unies sont inefficaces et trop modérées suite à la pression de la Russie et de la Chine.
« Nous voudrions que (lIran) entament des négociations pacifiques. Actuellement, le gouvernement de Téhéran continue de dire quils ne le feront pas. Mais jusquà présent, ils considèrent ceci comme une solution sans conséquences, pourtant ce nest pas le cas », a déclaré Beckett à Reuters dans une interview.
Téhéran a annoncé lundi quils avançaient à grands pas dans leur projet de production de combustible nucléaire à échelle industrielle. Les Etats occidentaux pensent que lIran se sert de son programme nucléaire civil comme couverture pour ses projets de développement darmes nucléaires et exigent de Téhéran quil cesse la production de combustible nucléaire. Téhéran dément ces accusations.
Beckett a affirmé que lIran ressentait limpact du soutien unanime accordé aux sanctions actuelles des Nations Unies. « Le gouvernement dIran présume que la communauté internationale ne restera pas unie. Je ne pensais pas que la résolution imposant des sanctions serait adoptée avant Noël. Mais nous lavons fait, et à lunanimité. Je crois que cette réalité commence à être reconnue peu à peu », a-t-elle dit.
« Les Russes et les Chinois sont eux aussi préoccupés par les risques de prolifération nucléaire et lacquisition de la bombe atomique par lIran. »La Grande-Bretagne fait partie des « 3E » aux côtés de la France et de lAllemagne qui ont mis un terme lannée dernière à deux années et demie de
pourparlers visant à persuader lIran de suspendre lenrichissement. Elle a ensuite rejoint les États-Unis, la Chine et la Russie pour offrir à lIran des mesures incitatives en échange de la suspension de ses travaux sur le combustible nucléaire, mais Téhéran a rejeté cette offre.
La résolution sur les sanctions interdit le transfert de matériels nucléaires sensibles à lIran, ainsi que toute aide technique de lAgence internationale de lÉnergie atomique ayant une quelconque application dans la production de combustible nucléaire.
Les diplomates ont affirmé mercredi que lIran avait invité des émissaires de certaines nations en voie de développement accrédités auprès de lagence de surveillance nucléaire de lONU à visiter ses sites nucléaires, dans une démarche douverture.
ROLE EN IRAK
Beckett a déclaré quun grand nombre de personnes se plaignaient également de l« interférence » de lIran en Irak et na donc pas exclu la possibilité que les troupes britanniques stationnées dans la province de Bassora puissent jouer un rôle à plus long terme afin de sécuriser la frontière avec
lIran.
« Nous navons jamais dit que toutes nos troupes partiraient dès que les responsabilités en matière de sécurité seraient transmises. Dans les provinces où nous avons légué le contrôle, une certaine présence demeure avec le consentement et le soutien du gouvernement irakien », a expliqué Beckett.
Concernant le processus de paix israélo-palestinien, pour lequel le Premier ministre Tony Blair a promis de faire des efforts avant de se retirer cette année, Becket a déclaré que la Grande-Bretagne jouait un rôle de « liaison », mais a refusé de donner de plus amples détails.
« Il y a beaucoup de choses concrètes que nous pouvons faire et il y a beaucoup de gens qui pensent que le Royaume-Uni a son rôle à jouer et qui nous recommandent continuellement de le faire », a-t-elle dit.