AFP, 22 février – L’Iran va devoir être à nouveau convoqué devant le Conseil de sécurité des Nations unies, afin de le pousser à suspendre son programme d’enrichissement d’uranium et à revenir à la table des négociations, a déclaré jeudi la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice.
« Nous avons à nouveau affirmé que nous utiliserions les canaux dont nous disposons ainsi que le Conseil de sécurité », a expliqué Mme Rice à l’issue d’une rencontre à Berlin avec son homologue russe Sergueï Lavrov ainsi qu’avec les représentants de la diplomatie européenne, Frank-Walter Steinmeier et Javier Solana.
« Le but est de ramener l’Iran aux négociations une fois qu’il aura suspendu ses activités d’enrichissement », a-t-elle ajouté, soulignant que Russes, Européens et Américains « partageaient l’objectif d’encourager l’Iran à revenir à la table des négociations ».
Dans une conférence de presse séparée à l’issue d’un entretien avec M. Steinmeier, M. Lavrov a indiqué que la Russie attendait un rapport préparé par le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei: « sur cette base nous aurons des consultations sur les prochaines démarches au Conseil de sécurité », a-t-il dit.
Le chef de l’AIEA doit aviser l’ONU d’ici à vendredi que l’Iran continue à enrichir de l’uranium, en violation d’une résolution adoptée le 23 décembre par le Conseil de sécurité. Jeudi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a une nouvelle fois indiqué publiquement qu’il ne comptait pas céder.
« Le peuple iranien ne permettra à personne de violer ses droits » dans le domaine nucléaire, a-t-il affirmé. L’ONU avait adopté des sanctions contre l’Iran, accusé d’avoir refusé de suspendre ses activités d’enrichissement, dont la communauté internationale craint le détournement en vue de fabriquer l’arme nucléaire.
Les Nations unies avaient accordé 60 jours à l’AIEA pour déterminer si l’Iran s’était plié à cette exigence. Désormais, une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU durcissant les sanctions déjà adoptées semble inéluctable, même si elle pourrait donner lieu à de longues et difficiles négociations, selon les diplomates onusiens.
« L’action du Conseil de sécurité a toujours eu pour objet d’essayer de parvenir à une piste de négociation », a observé Mme Rice. « L’espoir, c’est que les sanctions montrent aux Iraniens dans quel isolement ils se trouvent, que cet isolement va probablement s’aggraver et qu’il est temps d’emprunter une voie différente », a-t-elle relevé.
« Je ne crois pas qu’il y ait le moindre doute sur le fait qu’il y a des insatisfactions sur la voie qu’ils (les Iraniens) suivent (…) Nous avons toujours dit qu’il y a des gens en Iran qui reconnaissent que la voie suivie actuellement n’est pas utile », a remarqué la secrétaire d’Etat.