AFP, Téhéran, 14 mars – Tout retard dans la mise en service de la centrale de Bouchehr, actuellement en construction par les Russes dans le sud de l’Iran, portera « préjudice aux intérêts commerciaux futurs de la Russie », a déclaré Ali Larijani, le chef des négociateurs du nucléaire iranien.
« Tout retard dans la mise en service de la centrale de Bouchehr portera préjudice aux intérêts commerciaux futurs de la Russie », a déclaré M. Larijani, cité par l’agence Mehr.
La mise en service de la centrale a été retardée à plusieurs reprises ces dernières années.
La Russie a annoncé mardi un nouveau retard de deux mois dans la construction de la centrale, qui devait être achevée en septembre.
Les Russes devaient surtout livrer le combustible nucléaire d’ici fin mars, mais celle-ci est également retardée.
M. Larijani a ajouté que les « négociations entre l’Iran et la Russie à propos de la centrale de Bouchehr se poursuivaient ».
La société russe Atomstroïexport, qui construit la centrale de Bouchehr, a déclaré lundi que son lancement, prévu en septembre, allait être retardé « probablement de deux mois » du fait de problèmes de paiement, que Téhéran réfute.
Interrogé sur des informations selon lesquelles Moscou aurait conditionné la mise en service de la centrale à une suspension par Téhéran de son enrichissement d’uranium, M. Larijani a démenti que telle soit la position officielle de la Russie.
« Ils n’ont jamais demandé la suspension de l’enrichissement d’uranium pour finir la centrale de Bouchehr, même si pour des raisons tactiques ils peuvent faire des déclarations dans ce sens », a-t-il ajouté.
Moscou n’a pas établi publiquement un tel lien, mais l’annonce du retard de Bouchehr lundi a coïncidé avec une déclaration très dure d’un proche du pouvoir russe indiquant que la Russie perdait patience face à l’intransigeance de Téhéran à l’égard des exigences du Conseil de sécurité.
Mercredi le chef de l’Agence fédérale russe pour l’énergie atomique (Rosatom), Sergueï Kirienko, a déclaré avoir l' »impression que la construction (de Bouchehr) a perdu de son intérêt pour la partie iranienne ».
Il a affirmé que « depuis la mi-janvier, ils n’ont plus versé un seul kopeck » pour honorer le contrat.
La Russie est un partenaire commercial important de l’Iran, auquel elle a récemment livré des systèmes de défense anti-aérienne, et où elle souhaiterait contribuer à l’exploration pétrolière.