AFP, Bagdad, 14 mars – Le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr, qui n’est plus apparu publiquement depuis plusieurs mois, est probablement en Iran, a annoncé mercredi un porte-parole de l’armée américaine.
« Il y a 24 heures, il ne se trouvait nulle part en Irak. Toutes les indications convergent pour dire qu’ils se trouve toujours en Iran », a déclaré le général William Caldwell, au cours d’une conférence de presse.
« C’est un acteur majeur du processus politique et nous essayons de retrouver sa trace », a-t-il ajouté.
Les proches de Moqtada Sadr, dans son quartier général de la ville sainte chiite de Najaf (160 km au sud de Bagdad), nient depuis plusieurs semaines que le chef radical ait quitté le pays, mais il n’a pas été vu en Irak depuis plusieurs mois.
« Moqtada Sadr a quitté l’Irak et il semble qu’il est en Iran », avait estimé l’armée américaine le 14 février, sans vouloir spéculer sur les raisons de son éventuel départ.
Le lendemain, Sami al-Askari, un conseiller du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, avait assuré qu’à sa connaissance, « Moqtada Sadr effectue un court séjour en Iran ».
Le 18 février, Téhéran avait démenti sa présence en Iran.
Plusieurs commandants de l’armée du Mahdi, milice de Moqtada Sadr accusée d’attiser les violences en Irak, se seraient déjà exilés depuis plusieurs semaines à l’étranger, par peur d’être victimes du nouveau plan de sécurité pour Bagdad, Fardh al-Qanoon (Imposer la loi), lancé le 14 février.
« Au cours des six derniers mois, 700 membres de l’armée du Mahdi soupçonnés d’être impliqués dans des activités criminelles, dont la participation à des escadrons de la mort, ont été arrêtés », a assuré le général Caldwell.
L’Armée du Mahdi, qui compte entre 10.000 et 60.000 combattants selon les estimations, a été accusée en décembre 2006 dans un rapport du Pentagone d’être « le groupe qui a actuellement l’impact le plus négatif sur la sécurité en Irak ».
Moqtada Sadr avait défié en 2004 les Etats-Unis en appelant les chiites de Najaf au soulèvement contre l’occupant, provoquant de violents affrontements.
Il avait ensuite été intégré dans le jeu politique irakien, faisant élire 32 de ses partisans au Parlement de 275 députés et contrôlant six ministères.
En janvier, le courant Sadr avait annoncé coup sur coup la fin de deux mois de boycottage du Parlement, sa réintégration dans le gouvernement et son appui au nouveau plan de sécurité.