Le Monde, 23 mai – Selon un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) publié mercredi 23 mai, l’Iran continue d’ignorer les demandes de l’ONU d’arrêter l’enrichissement de l’uranium, et gêne le travail des inspecteurs de l’agence chargés de surveiller l’évolution de son programme nucléaire.
Sur le site de Natanz, dans le centre du pays, le seul entièrement ouvert aux inspections, les activités d’enrichissement ont même connu une recrudescence. A tel point, estime un diplomate de l’AIEA, que Téhéran pourrait disposer, vers la fin juin, de 3 000 centrifugeuses de quoi parvenir à un enrichissement de type industriel.
L’Agence reconnaît par ailleurs que « son niveau de connaissance de certains aspects des activités nucléaires de l’Iran a baissé ». En cause : la mauvaise volonté de Téhéran, qui multiplie les obstacles pour les inspecteurs, notamment sur le site en construction d’Arak, destiné à accueillir une usine d’eau lourde.
« ATTITUDE CONSTANTE DE DÉFI », POUR WASHINGTON
Le rapport, rédigé par le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, doit être transmis aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, qui ont déjà sanctionné Téhéran à deux reprises. Dans sa résolution 1747, le Conseil donnait à l’Iran jusqu’au 23 mai pour suspendre l’enrichissement d’uranium.
Le Royaume-Uni et les Etats-Unis, deux des cinq membres du Conseil de sécurité, ont déjà réagi au constat établi par ce nouveau rapport. Pour Washington, il est « un catalogue des agissements montrant l’attitude constante de défi (de l’Iran) vis-à-vis de la communauté internationale, a déclaré la Maison Blanche. « Les Etats-Unis vont consulter [leurs partenaires »> sur les suites à donner, mais le moment est venu pour l’Iran de se conformer [aux exigences »> du Conseil de sécurité des Nations unies », a-t-elle affirmé. La Grande-Bretagne a elle aussi indiqué qu’elle allait « consulter [ses »> alliés sur les prochaines étapes ».