AFP, Téhéran, 23 octobre – Le nouveau négociateur du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili et son prédécesseur Ali Larijani ont quitté l’Iran pour Rome, où ils doivent avoir des entretiens avec le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana, a rapporté mardi l’agence Isna.
Ali Larijani sera présent à Rome en tant que représentant du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, la plus haute autorité de la République islamique d’Iran.
Selon Isna, la rencontre doit avoir lieu mardi après-midi au bureau du président su Conseil italien Romano Prodi.
Cet entretien suit la démission surprise annoncée samedi de M. Larijani et son remplacement par M. Jalili, jugé plus proche du président Mahmoud Ahmadinejad, particulièrement intransigeant sur le nucléaire.
M. Solana, Haut représentant de la diplomatie de l’Union européenne, va tenter de convaincre Téhéran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium en échange d’une offre de coopération politique et économique des grandes puissances.
L’Iran refuse toute suspension de son programme, comme l’a réaffirmé lundi le chef de la diplomatie Manouchehr Mottaki dans une lettre à son homologue français Bernard Kouchner. « La République islamique est un pays responsable mais ne permet pas qu’on piétine ses droits » en matière nucléaire.
En outre, dans un article adressé pour publication au quotidien français Le Monde et dont une copie a été envoyée mardi à l’AFP, M. Mottaki écrit: « l’Iran va poursuivre ses activités nucléaires et l’enrichissement d’uranium dans le cadre des règles et sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ».
M. Solana doit présenter un rapport en novembre aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et à l’Allemagne sur ses discussions avec l’Iran.
Les grandes puissances ont convenu d’attendre ce rapport et celui de Mohammad ElBaradei, chef de l’AIEA, à la mi-novembre sur la coopération de l’Iran avant d’engager le cas échéant des discussions sur de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’Iran est sous le coup de deux résolutions comportant des sanctions à cause de son refus de suspendre son programme d’enrichissement. L’Occident soupçonne Téhéran de vouloir fabriquer la bombe atomique ce que l’Iran dément.