LEXPRESS.fr , 1 novembre – Le ton monte entre les Etats-Unis et l’Iran sur le dossier du nucléaire. Les premiers accusent la Chine et la Russie de bloquer les sanctions à l’ONU et le second, pas « inquiet », continue de jouer la carte de la provocation.
Les directeurs politiques des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l’Allemagne se réuniront vendredi à Londres pour étudier un éventuel troisième train de sanctions contre l’Iran. Dans ce contexte, les propos de plus en plus martiaux de l’Iran et de Washington font redouter une guerre en cas d’échec de la diplomatie.
Peu avant de rencontrer à Vienne Mohamed ElBaradeï, directeur général de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), Robert Burns, le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des Affaires politiques, a ainsi déclaré que, depuis l’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur l’Iran, le 24 mars, Téhéran avait bénéficié d’un délai de grâce et que, « de fait, la Russie et la Chine bloquent une troisième résolution depuis lors ».
Les puissances occidentales sont convenues en septembre dernier de reporter l’adoption de sanctions plus dures après avoir obtenu de l’Iran la promesse qu’il ferait la lumière sur les éléments de son programme nucléaire dissimulés dans le passé à l’AIEA.
L’AIEA doit publier un rapport à la mi-novembre, mais Robert Burns a affirmé que, à lui seul, un certificat de bonne conduite de l’agence n’éviterait pas un durcissement des sanctions et que « si l’Iran n’a pas suspendu (ses activités nucléaires sensibles) d’ici une quinzaine de jours, cela ne suffira pas, cela restera un refus de répondre aux exigences du Conseil de sécurité ».
L’UE, PREMIERE VICTIME DE SANCTIONS?
« Notre espoir est le suivant: premièrement qu’une troisième résolution sur des sanctions soit adoptée le plus tôt possible. Deuxièmement, nous aimerions beaucoup que l’UE applique (ses propres) sanctions.
Troisièmement, les principaux partenaires commerciaux de l’Iran devraient réduire les échanges pour montrer à l’Iran que les affaires ne se poursuivent pas comme si de rien n’était. »
L’Iran a prévenu mercredi les Etats-Unis qu’ils se retrouveraient « dans un bourbier pire que l’Irak » s’ils s’avisaient de s’en prendre à la République islamique.
Les tensions relatives au dossier nucléaire iranien constituent l’un des facteurs qui ont poussé ces derniers jours le cours du pétrole à un niveau record de plus de 95 dollars le baril.
Le président Ahmadinejad, coutumier des tirades contre les Occidentaux, a affirmé que son pays riposterait à toute initiative hostile, sans préciser de quelle manière. Il a simplement suggéré que les nouvelles sanctions américaines annoncées la semaine dernière affecteraient principalement les pays européens continuant de traiter avec l’Iran, qui dispose d’importantes réserves de pétrole et de gaz.
« Ce qu’ils (les Etats-Unis) font essentiellement, c’est dépenser ce qui ne leur appartient pas parce que les compagnies américaines ne font pas affaire avec l’Iran » et ils « infligent à vrai dire les sanctions aux pauvres pays européens », a-t-il ironisé.