AFP, Washington, 1 novembre – L’Iran a « donné des assurances » à Bagdad qu’il allait aider à arrêter le flot d’engins explosifs arrivant en Irak, a indiqué jeudi le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, laissant toutefois entendre que le pouvoir iranien est impliqué dans ces envois.
« D’après ce que je comprends, ils ont fourni de telles assurances » à l’Irak, a indiqué M. Gates lors d’une conférence de presse.
« Je ne sais pas s’il faut les croire. J’attends de voir », a-t-il ajouté, alors que l’armée américaine constate une tendance à la baisse des bombes de fabrication iranienne en Irak (Explosive Formed Penetrator, EFP), capables de percer des blindages.
En Irak, 53 de ces engins ont été recensés en octobre (30 ont explosé, 23 ont été trouvés avant leur détonation), après 52 en septembre, 78 en août et 99 en juillet, selon des chiffres fournis jeudi par le numéro deux du contingent américain en Irak, le général Raymond Odierno.
La baisse du nombre d’EFP a débuté après une rencontre début août entre le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, au cours de laquelle Téhéran a assuré Bagdad de son soutien à sa politique de retour à la sécurité en Irak.
Ainsi, les Iraniens « pourraient avoir ralenti le rythme de leurs envois d’EFP » vers l’Irak, mais « je ne peux pas vraiment l’affirmer aujourd’hui, nous aurons une meilleure idée dans deux mois », avait déclaré le général Odierno.
M. Gates a également jugé qu’il était « trop tôt pour (le) savoir ».
Evoquant l’utilisation par la guérilla chiite irakienne de ces EFP de fabrication iranienne, M. Gates a souligné: « A mon avis, les plus hautes sphères (dirigeantes iraniennes) sont au courant ».
« Je ne vois pas comment ils pourraient ne pas l’être », a renchéri le nouveau chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen, présent aux côtés de M. Gates.
« Je pense que les dirigeants d’Al-Quds (unité d’élite des Gardiens de la Révolution iraniens) le savent. Est-ce que (le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali) Khamenei le sait? Je dirais probablement », a poursuivi M. Gates.
La veille, Ali Khamenei avait qualifié de « pur mensonge » les accusations américaines selon lesquelles l’Iran soutient les groupes extrémistes irakiens.
L’Iran a toujours démenti toute implication dans les violences en Irak, et estime que la présence américaine est la première responsable de l’insécurité dans ce pays.