AFP, Londres, 2 novembre – Le prince héritier de Bahreïn, cité vendredi par des journaux britanniques, a accusé l’Iran de chercher à acquérir l’arme nucléaire, devenant ainsi le premier haut responsable du Golfe à lancer de telles accusations contre la République islamique.
« Ils (les Iraniens) n’ont pas de bombe. Ils sont en train d’en développer une, ou en train de développer la capacité de l’acquérir », a déclaré cheikh Salman ben Hamad Al-Khalifa, dans une interview aux quotidiens The Times et The Daily Telegraph.
« La région toute entière » pourrait être engagée dans un éventuel conflit militaire entre les Etats-Unis et l’Iran, a aussi déclaré cheikh Salman dont le pays est l’un des principaux alliés des Etats-Unis dans le Golfe et abrite le siège de la Vème Flotte américaine.
Qualifiant la menace d’un conflit militaire de « mortellement sérieuse », il a appelé l’Inde et la Russie à aider à trouver une solution diplomatique.
« Il est encore temps de négocier », a estimé le prince héritier de Bahreïn, un archipel dont les habitants sont majoritairement chiites mais qui est dirigé par une dynastie sunnite.
Cheikh Salman, cité aussi par le quotidien The Independent dans un article de son correspondant à Manama, intitulé « La crainte d’une guerre imminente contre l’Iran jette une ombre sur le boom (économique) à Bahreïn », a par ailleurs souhaité que les pays du Golfe soient consultés « totalement » avant une éventuelle guerre contre l’Iran.
« Nous n’avions pas été totalement consultés lorsque (l’ancien) régime irakien avait été écarté » du pouvoir, a-t-il expliqué.
« Nous voulons être partie prenante de n’importe quelle mesure prise à l’égard de l’Iran. Nous ne souhaitons pas nous réveiller un jour et voir notre ciel soudain assombri (par les fumées) et les sirènes (d’alarme) en train de retentir dans toutes les rues », a-t-il ajouté.
L’Occident, les Etats-Unis en tête, soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l’arme nucléaire sous le couvert de son programme nucléaire civil. L’Iran dément et soutient que son programme nucléaire ne vise qu’à répondre à l’explosion de sa demande intérieure en électricité.
Washington, tout en privilégiant le dialogue pour contraindre Téhéran à cesser ses activités nucléaires sensibles, n’a pas écarté la possibilité d’une action militaire.