The Associated Press, 15 novembre – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estime dans un rapport diffusé jeudi que l’Iran a généralement dit la vérité sur les principaux aspects de l’histoire de ses activités nucléaires, mais fait état d’une réduction de ses connaissances concernant les travaux actuels menés par Téhéran.
Le document, transmis au conseil des gouverneurs de l’AIEA, confirme également que l’Iran a continué de défier le Conseil de sécurité de l’ONU, en ignorant ses demandes répétées de geler ses activités d’enrichissement d’uranium.
Selon un haut diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat, ce rapport est comme « un verre à moitié plein ou à moitié vide ». Il ne devrait en tous cas pas satisfaire les Etats-Unis et leurs alliés.
Saïd Jalili, le principal négociateur iranien concernant le dossier nucléaire, a estimé pour sa part que le rapport prouvait que les accusations selon lesquelles Téhéran tenterait de se doter de l’arme nucléaire étaient sans fondement et que de nouvelles sanctions contre son pays n’avaient pas lieu d’être.
Il a affirmé que Téhéran avait répondu à toutes les questions de l’AIEA et fait de « bons progrès » en coopérant avec l’agence onusienne.
A la lumière du rapport de l’AIEA, « nombre d’accusations sont désormais sans fondement », a déclaré le négociateur en référence aux allégations de Washington selon lesquelles l’Iran souhaite posséder l’arme nucléaire. « J’espère » que les puissances émettant de telles accusations « vont reconsidérer leurs propos ».
De son côté, la Maison Blanche a estimé que le rapport sur le programme nucléaire iranien montrait que Téhéran défiait toujours la communauté internationale et précisé que les Etats-Unis continueraient à oeuvrer pour que de nouvelles sanctions soient imposées par l’ONU.
« Nous croyons qu’une coopération sélective n’est pas suffisante », a affirmé la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino.
Dans un communiqué, le ministère britannique des Affaires étrangères a affirmé que « comme le rapport de l’AIEA montre maintenant que l’Iran n’a toujours pas répondu à plusieurs questions concernant son programme nucléaire, nous continuerons à oeuvrer en faveur de nouvelles sanctions au niveau du Conseil de sécurité et de l’UE ».
A Paris, un responsable du ministère des Affaires étrangères a affirmé à l’AP que le rapport serait étudié « attentivement ». Il a répété que la France appelait « l’Iran à répondre sans delai à l’ensemble des demandes de la communauté internationale: une réponse complète aux questions sur ses activités passées et présentes, la mise en oeuvre du protocole additionnel et des mesures de transparence demandées par l’AIEA, la pleine suspension de ses activités nucléaires sensibles ». AP