AFP, Bruxelles, 16 novembre – Le diplomate en chef de l’UE Javier Solana présentera son évaluation sur la volonté de Téhéran de coopérer sur le dossier nucléaire aux grandes puissances d’ici fin novembre, même s’il ne peut d’ici là rencontrer à nouveau les négociateurs iraniens, a indiqué vendredi sa porte-parole, Cristina Gallach.
M. Solana « préfèrerait faire son évaluation » devant les six pays impliqués dans les discussions avec l’Iran (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) « après une deuxième rencontre avec les négociateurs iraniens, Saïd Jalili et Ali Larijani », a souligné la porte-parole. « Mais si elle n’est pas possible, il la fera sans ».
Cette évaluation, déterminante pour l’adoption éventuelle de nouvelles sanctions contre Téhéran au Conseil de sécurité de l’ONU, serait dans ce cas vraisemblablement négative sur la volonté des Iraniens de suspendre leurs activités d’enrichissement d’uranium comme l’exigent les Nations Unies, expliquent certains diplomates européens.
« Autrement dit, les Iraniens doivent se dépêcher » de rencontrer Solana, a expliqué l’un d’entre eux.
Les Six avaient décidé fin septembre qu’une troisième résolution de sanctions contre Téhéran serait soumise à l’approbation du Conseil de sécurité si les rapports de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA) et celui de M. Solana « ne faisaient pas état d’un résultat positif de leurs efforts ».
Selon le diplomate, une rencontre Solana-Jalili pourrait peut-être avoir lieu en fin de semaine prochaine, après des discussions préparatoires mercredi à Vienne entre leurs adjoints. Mais rien n’est encore décidé.
Jusqu’ici, les Iraniens ont tout fait pour retarder cette nouvelle rencontre, dans l’espoir que le rapport présenté jeudi par l’AIEA suffise à écarter le risque de nouvelles sanctions.
Dans ce rapport, l’AIEA a estimé que l’Iran avait fait des « progrès substantiels » pour révéler la nature et l’étendue de son programme nucléaire controversé, mais que cela restait « insuffisant »: un constat nuancé qui pourrait renforcer les divisions au Conseil de sécurité entre Occidentaux d’un côté, partisans de nouvelles sanctions, et Russes et Chinois, très réticents.