AFP, paris, 4 décembre -La France a estimé mardi qu’il fallait « continuer à maintenir la pression sur l’Iran », malgré la publication lundi d’un rapport des services de renseignements américains, selon lequel l’Iran a suspendu son programme nucléaire militaire.
La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Pascale Andréani a fait valoir lors d’un point presse qu’il fallait « poursuivre la préparation d’une résolution de mesures contraignantes » au Conseil de sécurité de l’ONU contre Téhéran.
« Il apparaît que l’Iran ne respecte pas ses obligations internationales », a-t-elle ajouté, en référence au refus répété de Téhéran de suspendre l’enrichissement de l’uranium, une activité à caractère civil mais aussi potentiellement militaire.
Mme Andréani n’a pas souhaité faire de commentaire direct sur le rapport du renseignement américain, mais a précisé que l’action de la communauté internationale se fondait sur des « faits » rapportés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), pas sur des « intentions » prêtées à l’Iran.
« Comme le montre le dernier rapport de l’AIEA, nous constatons que l’Iran n’a toujours pas répondu à toutes les questions qui lui sont posées sur ses activités passées et présente » et « poursuit ses efforts visant à maîtriser la technologie de l’enrichissement », a-t-elle déclaré.
« Notre position demeure donc inchangée. Nous devons continuer à maintenir la pression sur l’Iran », a-t-elle dit.
Le renseignement américain a affirmé lundi dans un rapport que l’Iran avait suspendu ses projets nucléaires militaires en 2003 et semblait moins déterminé à fabriquer des bombes atomiques que le gouvernement de George W. Bush ne le proclame depuis des mois.
Le rapport souligne en contrepartie que l’Iran entend apparemment se réserver l’option de l’arme nucléaire, et pourrait être capable entre 2010 et 2015 de produire assez d’uranium hautement enrichi à cette fin.
La France a durci son attitude vis-à-vis de l’Iran sur ce dossier depuis l’arrivée au pouvoir en mai dernier du président Nicolas Sarkozy.
Paris prône notamment l’adoption, en plus de sanctions à l’Onu, de mesures séparées contre Téhéran dans le cadre de l’Union européenne.
M. Sarkozy avait déclaré le 20 septembre dernier que « l’Iran essaie de se doter de la bombe nucléaire », tout en ajoutant que Paris ne « voulait pas la guerre » avec ce pays. Le président français a également déclaré à plusieurs reprises qu’un Iran doté de l’arme atomique était « inacceptable ».
Il a également mis en garde contre une « alternative catastrophique: la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran ».
Mme Andréani a réaffirmé mardi qu’une réunion des six puissances engagées dans la recherche d’une solution à cette crise (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) samedi à Paris, au niveau de hauts fonctionnaires, avait convenu de travailler à la préparation d’une troisième résolution de sanctions contre l’Iran au Conseil de sécurité de l’Onu.
« Nous allons poursuivre l’élaboration d’une résolution de mesures contraignantes dans le cadre de l’Onu », a-t-elle déclaré, en assurant ne pas avoir connaissance d’un changement de position au sein de ce groupe, en particulier de la Russie ou de la Chine, traditionnellement moins durs envers l’Iran que les Occidentaux.