Lemonde.fr, 12 décembre – Un dissident iranien auteur de plusieurs révélations sur le programme nucléaire iranien a affirmé mardi 11 décembre à Washington que le régime de Téhéran avait relancé son programme nucléaire militaire et qu’il était toujours actif. « Le rapport du renseignement américain n’est que partiellement exact », a déclaré le 11 décembre Alireza Jafarzadeh, dont les révélations en 2002 sur l’existence des sites nucléaires secrets de Natanz et Arak avaient provoqué les inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Iran.
« La recherche sur l’arme nucléaire est bien vivante, active, elle a repris depuis 2004 », a ajouté M. Jafarzadeh, qui est l’ancien porte-parole pour les Etats-Unis du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis.
« ILS L’ONT RELANCÉ EN 2004 »
Le dissident iranien, qui s’exprimait avant une conférence de presse à Washington sur le rapport du renseignement américain sur le nucléaire iranien, est l’auteur d’un livre intitulé « La menace iranienne : le président Ahmadinejad et la crise nucléaire à venir ».
M. Jafarzadeh a confirmé que le régime iranien avait bien suspendu son programme militaire en 2003, comme l’indique le rapport américain publié la semaine dernière, « en raison de la pression considérable qui lui était imposée » par la communauté internationale, notamment l’AIEA. « Ils l’ont suspendu pour examiner leurs options, puis ils l’ont relancé en 2004 », a-t-il assuré, précisant que les recherches sur l’arme nucléaire étaient menées à cette époque sur plusieurs sites secrets.
Les autorités iraniennes affirment que leur programme nucléaire est strictement civil et qu’elles ont le « droit » de le poursuivre, alors que le Conseil de sécurité a déjà voté deux résolutions assorties de sanctions à Téhéran à cause de son refus de suspendre son enrichissement d’uranium, que les Occidentaux soupçonnent d’être destiné à des fins militaires.