AFP, Téhéran, 18 janvier – La Russie a livré vendredi à l’Iran un troisième chargement de combustible nucléaire destiné à la centrale de Bouchehr (sud), a rapporté l’agence officielle Irna.
« Le troisième chargement de combustible est arrivé vendredi matin sur le site de Bouchehr », affirme le communiqué de l’Organisation de la production et du développement de l’énergie nucléaire, cité par Irna.
Selon le communiqué, ce troisième chargement pèse 11 tonnes comme les deux précédents.
« Les cinq chargements suivants seront livrés à l’Iran selon le calendrier prévu », ajouté le communiqué.
Les deux précédents chargements avaient été livrés à l’Iran le 17 et le 28 décembre dernier.
La Russie doit livrer au total quelque 82 tonnes de combustible nucléaire à l’Iran sur une période de deux mois en huit chargements séparés.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a affirmé le 30 décembre que la centrale de Bouchehr de 1.000 Mgw « démarrera avec une capacité de 50% l’été prochain », alors qu’un porte-parole constructeur russe Atomstroïexport avait affirmé que Bouchehr « ne serait pas lancée avant fin 2008 ».
La construction de la centrale – un projet que la Russie a repris à l’Allemand Siemens en 1994 – a été retardé à de multiples reprises sur fond de tensions autour du programme nucléaire iranien, les Occidentaux craignant qu’il ne dissimule un projet militaire.
Après la livraison du premier chargement de combustible, la Russie avait estimé que l’Iran n’avait plus besoin de poursuivre l’enrichissement d’uranium, un message repris le même jour par le président américain George W. Bush.
Téhéran refuse de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium malgré deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant une suspension de ses activités nucléaires sensibles.
Les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France) et l’Allemagne (le groupe des six) doivent se rencontrer mardi à Berlin pour discuter « des éléments d’une possible résolution » afin de forcer l’Iran à suspendre l’enrichissement d’uranium.
Mais un rapport du renseignement américain, publié en décembre, affirmant que l’Iran a mis fin à son programme d’armement nucléaire en 2003, rend plus difficile la tche des Occidentaux pour convaincre la Russie et la Chine à adopter une troisième résolution.