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Le rapport de l’AIEA sur l’Iran retardé à cause de divergences

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AFP, Vienne, 11 février – Le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, pourrait reporter de quelques jours la publication, prévue vers le 20 février, de son rapport sur le programme nucléaire iranien alors que les Occidentaux craignent qu’il ne soit trop favorable à Téhéran, selon des diplomates lundi.

Ce rapport crucial, qui doit établir si l’Iran a répondu à toutes les questions sur ses activités nucléaires controversées, doit être débattu par l’exécutif de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) début mars, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU étudie de nouvelles sanctions.

« Il y a des craintes que (M. ElBaradei) ne déclare la majorité des points comme résolus alors que le sentiment prédominant est que c’est loin d’être le cas », a déclaré à l’AFP un diplomate occidental proche du dossier.

L’attitude conciliante prêtée à M. ElBaradei inquiète les chancelleries occidentales et « suscite des mécontentements au sein de son équipe technique », a précisé cette source.

« ElBaradei pousse dans un sens. Mais les gens qui ont effectué une visite technique en janvier ne sont pas d’accord », selon un autre diplomate.

Selon lui, ces divergences pourraient conduire à un report de la publication du rapport « jusqu’au 22 février, voire au-delà », la dernière semaine de février étant de plus en plus fréquemment évoquée.

L’AIEA n’a pas souhaité commenter ces informations.

Le rapport de M. ElBaradei doit être publié avant la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA du 3 au 7 mars au siège de l’agence à Vienne.

Les craintes des Occidentaux sont alimentées par le fait que M. ElBaradei avait noté, dans son rapport de novembre, des progrès dans l’attitude des Iraniens, tout en admettant que les connaissances de l’AIEA dans ce dossier diminuaient.

L’Iran refuse, malgré les injonctions de l’ONU, d’appliquer à nouveau le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire, qui permet des inspections renforcées.

M. ElBaradei a en outre, lors de sa visite à Téhéran le 11 janvier, accordé un délai supplémentaire de quatre semaines à l’Iran pour résoudre les « questions en suspens » alors que le « plan de travail » mis au point avec ce pays en août fixait l’échéance à la fin 2007.

Washington s’est inquiété que Téhéran ne cherche à gagner du temps pour échapper à de nouvelles sanctions de l’ONU, après l’échec de deux premières séries de mesures visant à le contraindre à geler ses activités d’enrichissement d’uranium, soupçonnées par les Occidentaux de servir à doter ce pays de l’arme atomique.

Des membres non-permanents du Conseil de sécurité, en particulier l’Afrique du Sud, ont indiqué qu’il s’opposeraient à l’adoption de sanctions avant que le rapport de M. ElBaradei ne soit publié et débattu au sein de l’AIEA.

Ce rapport, après quatre ans d’enquête des experts de l’agence, doit notamment faire la lumière sur les expériences passées de l’Iran avec du plutonium, sur la découverte d’échantillons de qualité militaire et de plans d’ogives, et sur les activités d’enrichissement d’uranium de Téhéran.

Des diplomates occidentaux ont toutefois reproché à M. ElBaradei de se focaliser prioritairement sur le programme nucléaire passé de l’Iran au détriment de ses activités actuelles.

Vendredi, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’AIEA, Gregory Schulte, s’est inquiété de la possible mise en route par Téhéran d’une nouvelle génération de centrifugeuses, de type P2, pour l’enrichissement d’uranium.

« Tout test par l’Iran de centrifugeuses plus modernes représenterait une escalade dans le non-respect par ce pays de ses obligations de geler toute activité liée à l’enrichissement », a-t-il prévenu.
Lundi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui soutient que son programme nucléaire est strictement civil, a, lui, réaffirmé que son pays ne bougerait « pas d’un iota » et jugé l’affaire « terminée ».

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