Le numéro 3 du département d’Etat américain, William Burns, qui participait pour la première fois aux discussions entre l’Union européenne et l’Iran, a émis "un message simple et clair" indiquant que Washington était "sérieux" dans son soutien aux incitations faites à Téhéran de renoncer à l’enrichissement de l’uranium, a déclaré le porte-parole du Département d’Etat, Sean McCormack.
Les Etats-Unis ne s’engageront dans des négociations que lorsque l’Iran aura procédé à ce renoncement, a ajouté le porte-parole dans un communiqué publié à Washington.
"Nous espérons que le peuple iranien comprend que ses dirigeants doivent faire un choix entre la coopération, qui apportera des bénéfices à tous, et la confrontation, qui ne peut conduire qu’à davantage d’isolement", a précisé Sean McCormack.
Des discussions samedi à Genève entre le diplomate en chef de l’UE Javier Solana et le négociateur iranien sur le nucléaire Saïd Jalili n’ont permis aucune percée, malgré la présence inédite d’un haut responsable américain, William Burns.
"Il y a toujours des progrès dans ces discussions, mais cela est insuffisant", a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie européenne, à l’issue de près de six heures de discussions avec M. Jalili.
Quand il est intervenu, M. "Burns a émis un message clair et simple: les Etats-Unis sont sérieux dans leur soutien à l’ensemble des propositions remises par M. Solana à Téhéran le mois dernier; les Etats-Unis sont sérieux dans leur soutien à l’unité du P5+1 (groupe s’occupant de l’Iran, réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne), et avec leurs partenaires du P5+1 sont sérieux sur la nécessité pour l’Iran de suspendre son enrichissement d’uranium pour avoir des négociations impliquant les Etats-Unis", a souligné le porte-parole.
M. Burns n’a pas rencontré ou parlé séparément avec aucun membre de la délégation iranienne, a précisé Sean McCormack.
La présence de ce haut responsable américain aux discussions entre l’Union européenne et l’Iran représentait un revirement spectaculaire de la position américaine.
En cas d’échec des discussions, conformément à la "double approche" sanctions/dialogue suivie par les Six, les Iraniens s’exposeraient au risque de l’adoption de nouvelles sanctions à l’ONU, où trois résolutions assorties de sanctions ont déjà été adoptées contre Téhéran depuis 2006. M. Solana n’a cependant agité aucune menace en ce sens samedi.