"Nous pensons que la question du nucléaire est en train de prendre une bonne direction. Les négociations en cours sont de bonnes négociations, et cela va continuer", a déclaré M. Ahmadinejad au cours d’un entretien accordé depuis Téhéran à la chaîne de télévision turque CNN-Türk.
"Bien sûr, les négociations sont denses, c’est normal (…), cette question ne peut pas se résoudre en une ou deux fois. (Mais) maintenant les négociations ont commencé et c’est bien. Je ne pense pas qu’on va aller vers le chaos", a-t-il poursuivi, selon la traduction en turc de ses propos.
Les grandes puissances cherchent à obtenir de l’Iran qu’il suspende son enrichissement d’uranium, en échange d’une offre de large coopération présentée à deux reprises, en juin 2006 puis sous une forme "rafraîchie" en juin de cette année.
A défaut, elles ont agité la menace d’une accentuation des sanctions internationales dont l’Iran fait déjà l’objet.
La communauté internationale craint que l’Iran puisse détourner son programme nucléaire civil à des fins militaire.
Les représentants du groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et l’Allemagne) et le diplomate en chef de l’Union européenne Javier Solana ont rencontré en juillet le négociateur du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili.
MM. Solana et Jalili se sont mis d’accord lundi pour poursuivre leurs contacts.
M. Ahmadinejad doit se rendre jeudi à Istanbul pour une réunion de travail avec les dirigeants turcs. Il doit rencontrer le président turc Abdullah Gül jeudi puis le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan vendredi.
Interrogé sur le rôle que la Turquie pourrait jouer dans le dossier du nucléaire iranien, le président iranien estimé qu’Ankara pouvait avoir une activité positive sans pour autant endosser le statut de médiateur.
"Vous évoquez un rôle de médiateur pour la Turquie; ce n’est pas exactement de cela qu’il s’agit, car il y a un processus juridique en cours (…) Mais nous apprécions les efforts de la Turquie pour diminuer les tensions et établir un dialogue constructif", a-t-il dit.
Le chef de la diplomatie turque Ali Babacan avait affirmé fin juillet que la Turquie assumait, à la demande des parties, un rôle informel "de consolidation et de facilitation" des pourparlers entre l’Iran et les Six.
La Turquie entretient depuis plusieurs années de bonnes relations avec son voisin iranien tout en étant membre de l’Otan et candidate à l’adhésion à l’UE.