AFP, 25 février 2009 – La première centrale nucléaire iranienne de Bouchehr (sud), construite par la Russie, devra normalement subir des tests pendant quatre à sept mois avant sa mise en service, a dit mercredi le chef de l’Agence iranienne de l’énergie atomique Gholam Reza Aghazadeh.
"Ces tests prennent normalement de quatre à six ou sept mois", a dit M. Aghazadeh lors d’une conférence de presse.
"S’ils se déroulent bien, ce délai pourrait être plus court", a-t-il avancé.
L’homologue russe de M. Aghazadeh, Sergueï Kirienko, qui était présent, s’est refusé à donner une date précise pour la mise en service de la centrale, évoquant simplement un "délai court".
La Russie a repris en 1995 la construction de la centrale de Bouchehr, lancée par l’Allemagne dans les années 1970.
M. Kirienko a déclaré ne pas "pouvoir fournir la date de lancement", en expliquant ensuite que la réponse à cette question dépendait "des tests de fonctionnement et de sécurité de tous les systèmes" de la centrale.
"S’ils sont positifs, le lancement en sera avancé et si on rencontre quelques problèmes, ce sera plus lent", a-t-il ajouté.
L’Iran a informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que le chargement en combustible de la centrale devait intervenir au deuxième trimestre 2009.
M. Kirienko a expliqué par ailleurs avoir discuté avec son interlocuteur de plusieurs sujets ayant trait à l’exploitation future de la centrale. Le règlement de ces questions devrait conditionner lui aussi la date de lancement de Bouchehr.
"Nous avons discuté d’un accord pour la livraison du combustible pour dix ans", a dit M. Kirienko, qui dirige l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique.
La Russie a livré à ce stade 87 tonnes de combustible nucléaire. Ce chargement nécessaire au lancement de Bouchehr doit être remplacé graduellement par tiers chaque année.
Il a aussi parlé de discussions sur "le mode d’exploitation" de Bouchehr. "L’exploitation de la centrale sera sous la responsabilité des spécialistes russes pendant la première année", a dit M. Kirienko.
Au delà, il faudra une "transition par phases", dont les conditions n’ont pas encore été fixées.
Le responsable russe a expliqué avoir discuté avec son homologue iranien de "l’établissement d’une entreprise commune dans laquelle travailleraient ensemble des spécialistes nucléaires russes et iraniens au delà de la première année d’exploitation".
M. Kirienko avait indiqué plus tôt dans la journée que la construction de la centrale était finie. Mais dans sa conférence de presse, il a précisé que "97% des équipements sont installés" et que l’installation des derniers éléments "dépendra des résultats des tests".
La construction de la centrale a été retardée à plusieurs reprises sur fond de tensions autour du programme nucléaire iranien, les Occidentaux craignant qu’il ne dissimule un projet militaire. Ce que Téhéran a toujours démenti.
L’Iran fait l’objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, dont trois assorties de sanctions, à cause de son manque de coopération avec l’AIEA et de son refus de suspendre son enrichissement d’uranium.