AFP: Un haut responsable russe a déclaré mercredi que la livraison de missiles sol-air russes S-300 à l’Iran, destinés à protéger des sites sensibles, dépendrait de "l’évolution de la situation internationale".
"L’exécution du contrat dépendra pour beaucoup de l’évolution de la situation internationale et des décisions des dirigeants du pays", a dit cette source haut placée au Service fédéral russe de coopération militaro-technique, citée par les agences Interfax et Ria Novosti.
Les S-300 "n’ont pour l’heure pas été livrés", a ajouté ce responsable sous couvert de l’anonymat.
Le 10 mars, une source "bien informée", citée par Interfax, avait déjà déclaré que Moscou pourrait reporter à une date indéterminée ses livraisons de missiles S-300, susceptibles de protéger des sites nucléaires iraniens.
Les Etats-Unis et Israël, qui n’excluent pas des raids aériens contre le complexe militaire iranien, afin d’empêcher Téhéran d’accéder à l’armement atomique, voient d’un très mauvais oeil ces livraisons.
Ces déclarations interviennent alors que les relations russo-américaines connaissent un certain réchauffement depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche et que les spéculations vont bon train sur de possibles "marchandages" entre les deux pays.
Barack Obama a clairement lié le projet de bouclier antimissile américain en Europe, auquel Moscou est farouchement opposé, à l’avenir du programme nucléaire iranien.
Moscou pourrait faire un geste en reportant les livraisons de S-300, relèvent presse et experts russes.
"Il est évident que les Etats-Unis préparent un deal, suggérant à la Russie de renoncer à la coopération militaro-technique avec l’Iran ou de la limiter en échange d’un abandon du projet de bouclier antimissile américain en Europe", a estimé mercredi Rouslan Poukhov, directeur du Centre d’analyse pour les stratégies et les technologies, sur la radio Echo de Moscou.
"Ce deal n’est pas tout à fait équitable, parce que les Américains renoncent à leur bouclier (…) pour des raisons intérieures et nous contraignent à renoncer à vendre des armes à l’Iran pratiquement sans rien donner en échange", a-t-il ajouté jugeant toutefois ce marchandage "hautement probable".