Financial Times:
Par Guy Dinmore à Washington et Daniel Dombey à Bruxelles
Les Etats-Unis sapprêtent à proposer des sanctions aux Nations Unies contre lIran afin darrêter son programme nucléaire suspect, selon des autorités américaines et européennes.
En discussion cette semaine à Vienne, les Etats-Unis font pression sur lAgence internationale de lénergie atomique (lAIEA) afin quelle adopte une résolution qui donnerait à lIran la date butoir du 31 octobre pour répondre aux inquiétudes de lagence nucléaire onusienne ou être déféré devant le Conseil de sécurité.
Les négociateurs européens résistent à lidée dune saisine du Conseil de sécurité et veulent donner plus de temps. Des responsables européens disent que parler de sanctions est prématuré.
Comme lont dit des responsables américains et des diplomates européens, les propositions des Etats-Unis, qui ont été discutées mais nont pas été officiellement présentées, envisagent dans un premier temps une condamnation et un avertissement du président du Conseil de sécurité.
LIran se verrait octroyé davantage de temps pour se rendre conforme ou serait mis face à des sanctions liées au nucléaire qui, par exemple, cesserait la coopération de la Russie dans la construction dune centrale nucléaire civile à Bouchehr dans le sud de lIran. Des sanctions économiques plus importantes suivraient.
Les Etats-Unis qui disposent déjà dun embargo commercial contre lIran, ont vainement tenté à plusieurs reprises de persuader lUnion européenne dabandonner sa politique dengagement et de suivre la ligne américaine dendiguement et disolation.
En privé, les autorités américaines se disent frustrées par lattitude européenne. Un responsable a dit que la réunion du conseil de lAIEA ressemblait plutôt à « un coup de pied dans une caillou » bien que lUnion européenne soit daccord avec les USA que lIran cherche à développer des armes nucléaires. Mohammed ElBaradei, le chef de lAIEA, semblait afficher les deux positions hier. Il a déclaré que son agence ne possédait pas de preuve sur le programme darmement en Iran, ni même denrichissement non déclaré duranium.
« Mais sommes-nous en position de dire que tout est pacifique ? A lévidence, nous nen sommes pas là », a-t-il ajouté.
La troïka européenne le Royaume Uni, la France et lAllemagne veulent que lIran revienne à son engagement de lan dernier de suspendre ses activités denrichissement de luranium. Laile dure de ladministration Bush veut que lIran abandonne tout son programme nucléaire. LIran nie avoir un programme darmement mais a menacé de reprendre lenrichissement duranium. Il a aussi proposé à lUE un accord général en 10 points qui couvrirait aussi les armes de destruction massives, les détenus en Iran suspectés dappartenir à Al-Qaïda, les droits de lhomme et la sécurité régionale.
Les diplomates disent que cet ensemble impliquerait les Etats-Unis, qui refusent de traiter avec Téhéran directement depuis plus dun an.
Les autorités européennes maintiennent que le bloc des 25, qui discutera prochainement de la question lors de la réunion doctobre, nest en aucun cas favorable aux sanctions.