AFP, 16 sept – Les Etats-Unis et les trois principaux pays d’Europe sont parvenus à un accord jeudi à Vienne sur un projet de résolution à l’Onu sur le supposé programme d’armement nucléaire iranien après trois jours de discussions, selon les autorités américaines.
Le projet de résolution ne fixe pas d’ultimatum au 31 octobre à l’Iran pour se conformer aux demandes de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Le texte a été approuvé par le sous-secrétaire d’Etat John Bolton, haut responsable de l’administration du président américain George W. Bush pour la non-prolifération nucléaire, mais il doit encore recevoir l’aval du secrétaire d’Etat américain Colin Powell. Le projet de résolution doit aussi être approuvé par le conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui compte 35 pays et doit se réunir cette semaine à Vienne. De nombreux pays-membres du conseil, dont des pays non-alignés, se sont montrés hostiles face à l’insistance des Etats-Unis à imposer un ultimatum à l’Iran.
Les Etats-Unis, qui accusent l’Iran de développer en secret des armes nucléaires, voudraient que le conseil de l’AIEA juge l’Iran coupable de ne pas se conformer aux exigences du Traité de non-prolifération nucléaire et traduise Téhéran devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour y recevoir d’éventuelles sanctions.
Selon un diplomate occidental proche des pourparlers à Vienne, les Etats-Unis ont accepté la demande de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne de ne pas imposer d’ultimatum à l’Iran, mais « la formulation (du projet de résolution) est cependant vraiment dure. Il y a l’équivalent de deux limites à respecter impérativement dans le texte », a-t-il dit.
Le chef de la délégation iranienne à Vienne Hossein Moussavian a déclaré qu’il « ne croyait pas que c’était une résolution importante ». L’Iran, qui souligne que son programme nucléaire est destiné à fabriquer de l’électricité d’une manière uniquement pacifique et civile, se préoccupe d’abord du rapport du chef de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, au conseil des gouverneurs en novembre, « et de la décision finale du conseil », a dit le chef de la délégation iranienne. Selon M. Moussavian, les Américains s’efforcent d’obtenir un ultimatum pour l’Iran « parce qu’ils ont besoin de cette propagande pour l’élection présidentielle américaine ».
Le projet de résolution indique que l’Iran doit « impérativement » clarifier « avant la réunion du conseil du 25 novembre les questions en suspens » avec l’AIEA , telles que les « sources et les raisons d’une contamination à l’uranium enrichi et l’importation, la fabrication et l’utilisation de centrifugeuses ».
Le texte dit aussi « qu’il faut que l’Iran suspende immédiatement toutes activités liées à l’enrichissement du combustible, y compris la fabrication ou l’importation de pièces détachées de centrifugeuses, l’assemblage et les tests de centrifugeuses, et la production d’informations » pour l’uranium enrichi et les procédures qui permettent de fabriquer un carburant pour un réacteur nucléaire civil mais aussi pour les bombes atomiques.
Le projet de résolution indique que le conseil des gouverneurs de l’AIEA va décider lors de sa réunion en novembre « s’il convient ou non de prendre d’autres mesures concernant les obligations de l’Iran dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire et des demandes faites à l’Iran par le conseil dans cette résolution et celles qui ont précédé ». De telles mesures pourraient comprendre la traduction de l’Iran devant le conseil de sécurité de l’Onu, bien que la demande n’en ait pas été faite spécifiquement au conseil, comme les Etats-Unis l’auraient voulu.