AFP : Le Brésil a refusé dimanche de dire s’il allait se prononcer contre une résolution de l’ONU sanctionnant l’Iran, mais le ministre des Affaires étrangères Celso Amorim a assuré ne pas croire Téhéran proche de construire la bombe nucléaire.
Interrogé dans une interview par le quotidien brésilien O Estado de Sao Paulo sur le vote du Brésil, un des dix pays membres non permanents du conseil de sécurité de l’ONU, M. Amorim a répondu: "Je ne vais pas donner cette information. Nous devons encore analyser" la situation.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France cherchent à convaincre le Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des sanctions contre la politique nucléaire iranienne.
Ils soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d’usage civil, alors que le Brésil prône le dialogue avec Téhéran et défend le droit au développement d’un programme nucléaire à visée pacifique.
"Je ne vois pas l’Iran proche de construire une bombe" nucléaire, a ajouté M. Amorim dans son interview. "Appelez-nous naïfs, mais je pense plutôt que les naïfs sont ceux qui croient tout ce que les services de renseignement américains disent. Regardez le cas de l’Irak".
Pour faire approuver une résolution, 9 des 15 membres du Conseil de sécurité (10 non permanents, 5 permanents avec droit de veto) devront voter "pour".
L’entretien a été publié la veille d’une rencontre entre M. Amorim et le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, prévue lundi à Téhéran, avant la visite en Iran les 16 et 17 mai du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.