AFP : L’Iran, tancé par les Occidentaux pour son bilan en matière de respect des droits de l’homme, a retiré sa candidature à un siège au Conseil des droits de l’homme, un organe des Nations unies basé à Genève, a annoncé un diplomate à l’AFP vendredi.
Bandula Jayasekara, l’ambassadeur adjoint du Sri Lanka aux Nations unies, a expliqué que l’Iran avait informé le groupe des pays asiatiques à l’ONU qu’il ne participerait pas au scrutin à bulletin secret destiné à désigner les nouveaux membres du Conseil. Le vote doit avoir lieu le mois prochain.
Le Conseil compte 47 Etats membres. Ils sont élus par l’Assemblée générale à la majorité absolue pour une période de trois ans. Il est renouvelable par tiers tous les ans.
Sollicitée par l’AFP, la mission iranienne à l’ONU à New York ne s’est pas exprimée sur le sujet. Dans l’immédiat, il était impossible de connaître les raisons de ce désistement.
Mais selon Peggy Hicks de l’ONG Human Rights Watch, Téhéran a plié "face à l’opposition mondiale grandissante qu’alimente son effroyable bilan en matière de droits de l’homme".
"Et cela montre aussi que la pression internationale peut aider à faire entrer au Conseil (des droits de l’homme) des pays avec de meilleurs bilans", en la matière, a-t-elle ajouté.
Les sièges sont attribués par zones. Dans le groupe asiatique, auquel appartient l’Iran, quatre sièges sont en jeu. Avec le retrait de Téhéran, il ne reste plus que quatre candidats: la Malaisie, les Maldives, le Qatar et la Thaïlande.
En 2006, la République islamique avait déjà tenté d’intégrer le Conseil, mais sa candidature avait échoué du fait de la pression américaine.
Dans une lettre ouverte adressée cette semaine à certains des 192 pays membres de l’Assemblée générale de l’ONU, la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi avait appelé à rejeter la candidature de son pays.
"Nous espérons qu’en rejetant la candidature de l’Iran au Conseil des droits de l’homme, vous pousserez les autorités iraniennes à réfléchir à leurs propres méfaits", avait écrit M. Ebadi.