AFP, 4 mars – L’ancien président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani a averti vendredi l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qu’ils allaient au devant d' »ennuis » en faisant pression sur la République islamique à propos de son programme nucléaire.
« Je dis à l’Europe, aux Etats-Unis et à l’AIEA: en définitive, ce genre d’affrontement ne vous sera pas favorable et vous apportera des ennuis », a déclaré l’ayatollah Rafsandjani, lors d’un prêche à Téhéran.
Sans expliciter les « ennuis » auxquels ceux-ci s’exposaient, il a souligné que leur action avait fait « prendre du retard aux activités nucléaires » de l’Iran, et a accusé l’AIEA, agence spécialisée des Nations unies, « d’occuper l’Iran avec des résolutions et des envois d’inspecteurs ».
La communauté internationale est dans son droit lorsqu’elle « soulève des questions qui permettent d’asseoir la confiance », mais elle ne devrait pas « aller plus loin », a-t-il ajouté, faisant référence aux demandes présentées par les Etats-Unis, l’Union européenne et l’AIEA, qui souhaitent voir l’Iran renoncer définitivement à enrichir l’uranium, jugeant que cela apporterait la preuve que la République islamique ne cherche pas à se doter de l’arme nucléaire.
M. Rafsandjani, qui est resté un personnage clef du régime de Téhéran, a ajouté espérer que la « logique et la raison l’emporteront sur cette arrogance, cette fierté, cette brutalité, cette hégémonie et cette discrimination », dont fait preuve selon lui l’Occident vis-à-vis de l’Iran.
L’Iran « ne renoncera certainement pas à son droit à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques », a-t-il ajouté.
Les trois grands Européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) négocient depuis décembre avec l’Iran pour le convaincre de donner des « garanties objectives » de la nature purement civile de ses activités nucléaires, en échange d’une coopération nucléaire, technologique et commerciale et d’un dialogue politique et de sécurité.
Les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques avec l’Iran depuis 1980, l’accusent ouvertement de chercher à se doter de la bombe atomique.
L’Iran ne cesse de répéter de son côté que son programme nucléaire est purement civil, et fait valoir que le Traité de non-prolifération (TNP), qu’il a signé ne lui interdit nullement de produire de l’uranium enrichi.