AFP, Téhéran, 5 mars – L’Iran a défendu samedi la construction d’un réacteur à eau lourde contre la suspicion internationale en assurant qu’il servirait seulement à la recherche et pas à produire du plutonium pour une bombe atomique.
« L’objectif (de ce réacteur) est la recherche, c’est un objectif pacifique », a déclaré devant la presse le dirigeant iranien chargé du nucléaire, Hassan Rohani, « nous ne cherchons pas à produire du plutonium à des fins militaires ».
« Cela se passe sous la supervision de l’Agence » internationale de l’énergie atomique (AIEA), agence spécialisée de l’Onu, a-t-il ajouté.
Il a confirmé que la construction avait commencé. « Le réacteur sera terminé en 2008 », a-t-il dit.
Selon des photos satellitaires, l’Iran a commencé à couler les fondations de ce réacteur à Arak (sud-ouest de Téhéran) bien que l’AIEA l’eût appelé à renoncer à ce projet. L’AIEA s’inquiète de la faculté qu’aurait la République islamique de produire huit à dix kilos de plutonium par an, assez pour construire une bombe atomique.
Selon l’Institut pour la science et la sécurité internationale, un institut de réflexion, l’usine devant produire l’eau lourde pour le réacteur de recherche de 40 mégawatts pourrait déjà être achevée et avoir procédé à ses premiers tests.
La construction du réacteur proprement dit aurait commencé en septembre après que l’AIEA eut engagé l’Iran à abandonner le projet.
Les Européens auraient offert aux Iraniens un réacteur de recherche à eau légère pour les convaincre de renoncer. Mais Téhéran a répondu qu’il mènerait à bien le chantier.
La construction du réacteur a constitué l’une des préoccupations de l’AIEA lors de sa réunion la semaine passée, avec, entre autres, le percement de tunnels auprès de l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan (centre).
M. Rohani a expliqué que ces tunnels, suspects de dissimuler des activités ou des matériels prohibés, serviraient de lieu de stockage. Il a assuré que l’AIEA avait été informée de ces travaux, même si « elle a estimé l’avoir été un peu tardivement ».
« Le percement de tels tunnels n’est pas un problème, tout le monde en creuse », a dit M. Rohani.
Interrogé sur l’éventualité d’une attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes, il a répondu que « les risques sont nuls même s’il est devenu commun de dire que les néo conservateurs agissent d’abord et réfléchissent ensuite ».
L’Iran ne cherche pas à produire du plutonium militaire à Arak
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