AFP, 8 mars – La présidence de l’Union européenne a averti l’Iran mardi que le maintien d’une « suspension totale de ses activités » d’enrichissement d’uranium était une « condition » à la poursuite de ses négociations nucléaires avec les Européens.
Le ministre luxembourgeois délégué aux Affaires étrangères Nicolas Schmit a toutefois réaffirmé la volonté de dialogue de l’UE et estimé qu’un succès restait possible tant que la République islamique, qui a multiplié ces derniers jours les déclarations irritées, ne claquait pas la porte.
« Il est important de rester vigilant de la nécessité pour l’Iran de maintenir, sous la surveillance de l’AIEA, une suspension totale de ses activités sans exception, aussi longtemps que dureront les négociations sur des arrangements à long terme », a déclaré M. Schmit à Strasbourg.
Le ministre, qui s’exprimait devant le Parlement européen, a souligné que cette « suspension totale » était « la condition de la poursuite et de l’achèvement » des pourparlers.
Il a fait valoir que l’accord conclu en novembre à Paris entre l’Iran et le trio Allemagne-France-Royaume Uni, qui négocie au nom de l’UE, prévoyait des « conditions strictes ».
Au premier rang de celles-ci figurent la suspension totale par Téhéran de toutes ses activités liées à l’enrichissement d’uranium, susceptibles de permettre aux Iraniens de se doter de l’arme atomique comme l’en soupçonnent les Etats-Unis, et la suspension de toutes ses activités de retraitement.
« Les deux parties négocient sérieusement et tant que les Iraniens continueront de participer aux négociations, il restera une chance d’aboutir », a estimé Nicolas Schmit.
« A l’évidence, l’obtention de garanties objectives du caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien continuera de revêtir une importance capitale », a-t-il cependant ajouté.
Les pourparlers entre Européens et Iraniens sur le programme nucléaire de l’Iran ont repris mardi à Genève dans un climat alourdi par des déclarations irritées de Téhéran, qui a accusé l’UE de ne montrer « aucun sérieux » et a exclu de renoncer à enrichir son uranium.