AFP, Washington, 9 mars – L’administration américaine a continué mercredi à plaider pour une poursuite des pressions sur l’Iran, malgré un rapport paru le même jour dans la presse indiquant que les données disponibles sur les ambitions nucléaires iraniennes sont insuffisantes pour établir un jugement solide.
« Je pense qu’il est très sage pour le monde libre de s’inquiéter de la volonté des Iraniens de développer une arme » nucléaire, a déclaré le président américain qui s’exprimait lors d’un point de presse à la Maison Blanche à l’occasion de la visite du président roumain Traian Basescu.
De son côté la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a estimé mercredi qu’il y avait des raisons suffisantes pour nourrir de graves inquiétudes sur le programme nucléaire de l’Iran.
« Je pense qu’il y a déjà assez de preuves montrant que les ambitions nucléaires civiles de l’Iran posent problème », a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans un entretien à Univision, la première chaîne en langue espagnole aux Etats-Unis.
« C’est la raison pour laquelle autant de pays tentent de s’assurer que cela ne pose pas un risque de prolifération », a ajouté Mme Rice selon le texte de son entretien diffusé par le département d’Etat.
Le président Bush avait auparavant plaidé pour continuer à travailler avec « nos amis et alliés qui pensent que les Iraniens veulent (développer) un programme nucléaire et savent que le fait qu’ils disposent d’un programme nucléaire serait très destabilisant ».
Mercredi, le New York Times a cité un rapport soulignant que la qualité des renseignements américains sur le programme nucléaire iranien, soupçonné d’être à des fins militaires, est insuffisante pour établir un jugement solide.
Ce rapport doit être remis au président George Bush fin mars.
Mme Rice affirme ne pas avoir connaissance de ce rapport, mais reconnaît que « l’Iran est un endroit très fermé, où il n’est pas facile de savoir ce qui se passe ».
Les services de renseignements américains ont essuyé un grave revers en Irak où leurs informations sur la présence d’armes de destruction massive, qui ont servi à justifier la guerre contre ce pays, se sont révélées fausses.