AFP : L’Iran a modifié les paramètres d’un éventuel accord d’échange de combustible nucléaire, toute nouvelle négociation devra donc prendre en compte ces nouvelles conditions, ont estimé mardi à Vienne les Etats-Unis.
Répondant au chef du programme nucléaire iranien, Ali Akbar Salehi, qui avait demandé lundi la reprise « sans plus tarder » des discussions pour un accord d’échange de combustible, le secrétaire américain à l’Energie, Steven Chu, et son adjoint, Dan Poneman, ont souligné que la balle se trouvait dans le camp iranien.
En 2009, les Etats-Unis, la Russie et la France, sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avaient proposé un échange de 1.200 kg d’uranium faiblement enrichi (LEU) contre du combustible plus fortement enrichi destiné au réacteur à vocation médicale de Téhéran.
Mais l’Iran n’a pas répondu à l’offre et a conclu en mai dernier un accord avec le Brésil et la Turquie.
« Ils n’ont pas accepté notre offre et il s’est passé beaucoup de choses depuis qui ont modifié la situation sur le terrain », a déclaré Dan Poneman à des journalistes en marge de l’assemblée générale de l’AIEA en cours jusqu’au 24 septembre à Vienne.
Selon l’AIEA, l’Iran a poursuivi l’enrichissement d’uranium, a augmenté son stock de LEU et a également commencé l’enrichissement à un plus haut niveau de pureté, défiant les résolutions et les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Nous pensons qu’il est très important que soit abordée une série de sujets plus larges » comme « les conditions de sécurité qui ont été discutées lors de la réunion des 5+1 », a poursuivi Dan Poneman, faisant allusion aux discussions à Genève avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine et Russie) et l’Allemagne.
Des représentants de ce groupe doivent se réunir mercredi à New York, en marge de l’assemblée générale de l’ONU à laquelle participe le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, alors que Téhéran avait suspendu les négociations jusqu’en septembre à la suite de nouvelles sanctions adoptées à l’ONU en juin.
Les Occidentaux et Israël accusent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran ne cesse de démentir.