AFP
L’Iran dispose désormais de la capacité technique de produire son propre combustible nucléaire, objet de préoccupation majeure de la communauté internationale, a déclaré dimanche le responsable iranien chargé du nucléaire, Hassan Rohani.
« Nous avons atteint le stade où nous pouvons produire le combustible nucléaire », a déclaré M. Rohani devant la presse.
M. Rohani a aussi indiqué que l’Iran avait commencé dans son usine d’Ispahan (centre) à convertir à titre expérimental du « yellow cake », état primitif de l’uranium, en hexafluorure d’uranium (UF6), matière première nécessaire à la séparation des isotopes de l’uranium utilisée dans les centrifugeuses servant à produire l’uranium enrichi.
« La conversion a commencé, il s’agit d’un test d’un mois, qui a commencé il y a deux ou trois semaines », a dit M. Rohani.
L’Iran avait déjà informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de son intention de convertir 37 tonnes de yellow cake. Pour l’Iran, la conversion ne relève pas à proprement parler de l’enrichissement lui-même, qu’il a accepté de suspendre en gage de bonne foi.
Agence de l’Onu chargée de veiller à la non-prolifération, l’AIEA s’inquiète de ce que l’uranium enrichi pour les futures centrales iraniennes soit détourné à des fins militaires.
Dans une résolution vigoureuse adoptée samedi, elle presse l’Iran de suspendre toutes les activités liées à l’enrichissement, y compris la conversion. Les Etats-Unis, convaincus que l’Iran fabrique secrètement la bombe atomique, se sont emparés du projet de conversion de 37 tonnes de yellow cake, susceptibles en théorie de servir selon eux à une ou plusieurs charges nucléaires.
A propos du réacteur à eau lourde d’Arak (centre), autre motif d’inquiétude de la communauté internationale, M. Rohani a déclaré: « nous serons en mesure d’ici quelques mois de fabriquer l’eau lourde » (utilisée comme modérateur dans certains réacteurs nucléaires), précisant que cela était différent de l’achèvement de la construction du réacteur lui-même.