AFP: Le représentant français aux négociations multilatérales avec l’Iran, Jacques Audibert, participe ce mercredi à la rencontre des 5+1 à Bagdad avec un mandat de fermeté, a indiqué lors d’un point-presse à Paris le ministère français des Affaires étrangères.
« Le directeur général pour les Affaires politiques et de sécurité se trouve aujourd’hui à pied d’oeuvre à Bagdad et participe activement avec ses homologues du groupe des E3+3 (ou 5+1) aux discussions avec les Iraniens », a dit le porte-parole du ministère, Bernard Valero, interrogé sur les affirmations de certains médias iraniens disant qu’il ne représentait plus la France.
Le porte-parole a ensuite cité des propos tenus mardi aux Etats-Unis par le président français, François Hollande, qualifiant ces allégations iraniennes de « manoeuvre » et de « manipulation ». Jacques Audibert « est notre négociateur » et « je lui fais toute confiance pour avoir la fermeté indispensable dans cette négociation » de Bagdad, avait ajouté le président français.
Selon Michael Mann, porte-parole du chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) a fait à Bagdad des propositions « intéressantes » à l’Iran pour trouver un accord sur son programme nucléaire controversé.
A en croire le quotidien Le Monde, les Six devaient mettre sur la table un paquet de « mesures pour établir la confiance ».
Dans ce cadre, l’Iran arrêterait d’enrichir de l’uranium à 20%, transférerait à l’étranger son stock de 140 kg d’uranium enrichi à ce pourcentage, et donnerait des gages de coopération à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
De leur côté, les grandes puissances fourniraient une assistance pour la centrale iranienne de Bouchehr et pourraient surseoir à l’entrée en vigueur en juillet de sanctions liées à l’embargo pétrolier, toujours selon le journal.
Si ce scénario se confirmait, les 5+1 mettraient de facto de côté leur exigence préalable à toute négociation d’un arrêt par Téhéran de l’enrichissement d’uranium à 3,5%, toujours officiellement réclamé par l’ONU. Il y a quelques mois, un haut responsable diplomatique européen indiquait à l’AFP que cette exigence « était abandonnée depuis longtemps ».
Les 5+1 soupçonnent l’Iran, qui dément, de vouloir développer une arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil. Poussé à 90%, l’enrichissement d’uranium peut conduire à la fabrication d’une telle arme.