AFP: VIENNE – Des lignes électriques alimentant le site nucléaire souterrain de Fordo en Iran ont été endommagées par des explosifs en août, a déclaré lundi à le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Fereydoun Abbasi Davani, disant craindre que l’AIEA soit infiltrée par des saboteurs.
Le 17 août 2012, les lignes électriques de la cité de Qom vers le complexe de Fordo ont été coupées (…) suite à l’usage d’explosifs, a indiqué le responsable iranien devant la conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui rassemble 155 Etats membres.
Tôt le lendemain matin, des inspecteurs de l’agence ont demandé à procéder à une inspection non annoncée. Est-ce que la visite est liée à cette explosion?, s’est interrogé M. Abbasi selon ses propos traduit en anglais.
Des terroristes et des saboteurs se sont peut-être immiscés dans l’agence et prennent des décisions en secret, a-t-il ajouté.
Le site de Fordo, enfoui sous une montagne, est considéré comme le seul en Iran à l’abri d’une frappe militaire. L’Iran y enrichit de l’uranium jusqu’à 20% pour son réacteur de recherche, ce qui la rapproche du niveau nécessaire à la fabrication de l’arme atomique (90%).
Le pays dément toutefois toute visée militaire à son programme nucléaire, affirmant enrichir de l’uranium jusqu’à 5% pour produire de l’électricité et jusqu’à 20% pour des isotopes médicaux, utilisés pour le diagnostic de certains cancers.
Nous nous concentrons sur l’enrichissement jusqu’à 5%, a souligné M. Abbasi lors d’une conférence de presse. Le pays envisage de fabriquer d’autres réacteurs de recherche et informera l’agence en temps voulu, une fois les décisions ratifiées par le parlement, a-t-il ajouté.
Malgré plusieurs résolutions du conseil de sécurité des Nations Unies, et plusieurs séries de sanctions, l’Iran continue à enrichir de l’uranium, un droit qu’il revendique en tant que signataire du Traité de non prolifération nucléaire.
Le directeur général de l’AIEA avait réaffirmé plus tôt dans la journée sa volonté de poursuivre le dialogue -actuellement dans l’impasse- avec l’Iran sur son programme controversé, et notamment concernant l’organisation de visites sur certains sites considérés comme suspects par l’agence.
Au cours d’une rencontre en marge de la conférence, M. Abbasi a indiqué avoir informé Yukiya Amano qu’il était d’accord pour continuer les discussions.