« Mes amis et moi montions en haut des arbres dans notre quartier. On pouvait y voir le lac clairement de là-haut », raconte cet agriculteur de 32 ans qui cultive du blé et la betterave.
« Maintenant, il n’y a plus d’eau et l’ensemble de notre écosystème est détruit », regrette-t-il. Son domicile se trouvait autrefois à un kilomètre de la rive du lac.
La pénurie d’eau est depuis longtemps un problème dans les pays du Moyen-Orient, où un taux de natalité élevé, une consommation en hausse et la mauvaise gestion ont rendu ces ressources encore plus rares. Mais l’Iran figure de loin parmi les pires.
Réserve de biosphère de l’UNESCO, le lac d’Oroumieh a abrité environ 200 espèces d’oiseaux et 40 espèces de reptiles. Il y a quelques décennies, le lac mesurait 140 km sur 55 km ; aujourd’hui il ne reste que 5% de son eau.
La vitesse à laquelle cela s’est passé est une catastrophe écologique de proportions monumentales.
Ces derniers mois, douze grandes villes, notamment Téhéran et Chiraz, ont menacé de rationner l’eau.
La consommation d’eau a augmenté de 10 pour cent dans des villes comme Téhéran entre mai et le début de l’été en juin, selon l’agence de presse IRNA qui cite des responsables de la capitale.
Depuis, l’ONU a élargi le programme à 41 autres villages avec environ 13 000 agriculteurs qui en bénéficient. En mai, le gouvernement japonais a fait don de 1 million $ pour sauver le lac d’Oroumieh.