AFP, 4 mars 2009 – Maryam Radjavi, la dirigeante du Conseil national de la résistance iranienne a demandé mercredi un non lieu dans l’instruction menée en France depuis 2001 contre l’OMPI, après la décision de l’Union européenne de rayer cette organisation de sa liste terroriste.
"Nous avons une demande précise: clore l’instruction ou renvoyer le dossier devant un tribunal", a affirmé devant la presse Mme Radjavi, présidente du CNRI, principal mouvement iranien d’opposition dont fait partie l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
"La base majeure des arrestations, à savoir l’inscription sur la liste du terrorisme, a été réduite à néant", a-t-elle poursuivi.
Les Moudjahidine du Peuple ont été rayés le 26 janvier de la liste des organisations terroristes de l’UE, sur laquelle elle figurait depuis 2002, même si certains pays membres n’excluent pas de les réinscrire dans les mois à venir.
Cette suppression a été avalisée à la suite d’une décision de la cour européenne de justice d’annuler le gel des fonds de l’organisation. La France a déposé un pourvoi contre cette décision.
"C’est un objectif politique dont le but est de maintenir ce dossier ouvert", a affirmé Mme Radjavi, dénonçant une "politique de complaisance des occidentaux vis-à-vis" de Téhéran, évoquant notamment les contrats engrangés par le groupe pétrolier français Total en Iran.
"Les responsables ont peur de renvoyer ce dossier devant un tribunal car ce sera avant tout le procès du régime des mollahs et de ses alliés français", a-t-elle estimé.
"Nous allons déposer dans les jours qui viennent une troisième demande de non lieu", les deux précédentes ayant été rejetées, a expliqué l’un des avocats de l’organisation, Me William Bourdon.
"Nous avons deposé une requête à fin de restitutions des avoirs bancaires", a-t-il ajouté, précisant que leur montant était de "quatre millions d’euros en France".
Une enquête a été ouvertre en France en 2001 contre l’OMPI. Vingt-quatre personnes ont été mises en examen (inculpées) après une perquisition le 17 juin 2003 au siège de l’OMPI à Auvers sur Oise, près de Paris.
Fondée en 1965, l’organisation a contribué à renverser le régime du Chah en 1979, mais s’est ensuite retournée contre la République islamique. Elle a affirmé en 2001 avoir renoncé à la violence.