AFP: L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dénoncé jeudi le risque de voir les autorités irakiennes renvoyer en Iran les 3.500 membres de lorganisation des Moudjahidine du peuple dIran (OMPI, groupe dopposition iranien), résidant au camp dAchraf en Irak.
"Selon les dernières informations reçues, les forces de sécurité irakiennes ont encerclé le camp pour empêcher les personnes dy entrer ou den sortir. Ce développement fait suite à plusieurs déclarations tant par les autorités irakiennes quiraniennes, appelant à lexpulsion de lOMPI dIrak et à la fermeture du camp", a indiqué l’ONG basée à Genève.
Les opposants iraniens réfugiés en Irak pour "fuir la persécution et organiser la résistance contre le régime iranien" encourent "de graves risques de torture et autres violations sérieuses des droits de lhomme au cas dun retour involontaire en Iran", souligne l’ONG dans un communiqué.
Le 1er janvier dernier, les États-Unis ont transféré au gouvernement irakien la responsabilité de la protection du camp dAchraf sur la base de garanties quils disaient avoir reçues du gouvernement irakien.
LOMCT a appelé jeudi les autorités américaines à entreprendre "les démarches nécessaires pour assurer la protection effective des résidents dAchraf".
Invoquant des "risques de friction avec l’Iran", le conseiller irakien à la sécurité nationale Mouaffak al-Roubaie avait indiqué le mois dernier envisager de déplacer les résidents du camp vers d’anciennes bases militaires abandonnées aux Irakiens par les Américains dans le désert d’Al-Anbar (ouest) et près de Samawa (sud).
Le camp d’Achraf, à une centaine de km au nord de Bagdad et seulement 80 km de la frontière iranienne, accueille depuis 22 ans des membres de l’OMPI.